samedi 3 mars 2012

Critique Rien, de Janne Teller, collection Les Grandes Personnes

Critique Rien, Janne Teller
Editions Gallimard Jeunesse, collection les Grandes Personnes
Déception :( 


J'ai reçu Rien parmi les nouveautés des éditions les Grandes personnes, pour m'en faire une idée, en tant que libraire en mi-temps, merci à la responsable de collection !

J'avais très envie de vite lire ce petit livre qui promettait bien des choses, car décrit comme un best seller dans plusieurs pays, "un livre important, courageux, et plein de sagesse." et surtout, écrit par l'auteur de "Guerre - et si ça nous arrivait?", un minuscule livre que je savais très pertinent, car conseillé par ma collègue.
Mais finalement, je n'ai pas du tout aimé, et pourtant, je me suis accrochée, jusqu'au bout... avec l'espoir de trouver un sens quelque part. Et c'est tout le paradoxe de mon expérience, car le sujet de cette histoire est justement la signification, c'est à dire le SENS, des choses, ou de la vie...

Petit point sur l'intrigue (très loufoque) : le jour de la rentrée, Pierre Anthon, élève de 4ème, annonce qu'il a compris que la vie n'a pas de sens "parce que tout commence pour finir", avant de quitter l'école. Il se plante alors dans un prunier, sur la route du chemin de l'école, et jette des prunes tous les jours à ses copains de classe en criant des maximes pessimistes sur le monde et la vie. Criant que nous ne sommes que des acteurs affrontant la fatalité de nos vie et autres gentillesses très motivantes. Ses pauvres petits copains sont gênés par ces phrases, un peu déprimantes, et décident alors qu'ils ne peuvent le laisser dans son prunier ! La première solution, qui a échoué, consistant à lui jeter des pierres pour le faire tomber, était assez efficace, pourtant ! (pendant le temps qu'il lui a fallut pour se remettre de ses blessures) Mais la deuxième solution sera imparable selon eux... Constituer un" mont de signification "! C'est à dire une pile de "trucs" hétéroclites représentant ce qui a du sens, ou de l'importance pour eux, des choses palpables, ou des sentiments.
Ce mont m'a plus paru être le mont des horreurs. Tout y passe, et d'une manière très spéciale puisque les enfants désignent un à un leurs camarades en demandant ce qui a le plus d'importance pour eux, ce procédé se changeant très vite en vengeance personnelle et très cruelle... 

Ainsi, sur ce mont des horreurs, on voit passer des choses issues du vol, du blasphème, de la mutilation, de la violence, du viol, du meurtre... Tout ça perpétré par des enfants sans remords, qui sont aseptisés et obsédés par ce mont de signification à créer, pour sortir Pierre Anthon de son arbre.


Non, décidément je n'ai pas accroché. Ce livre est sensé décrire les premières apparitions des questions métaphysiques chez les pré adolescents. Protégé par une idée selon laquelle, à cette âge, naïveté et morbidité se rencontrent, pardonnant sans doute la "clairvoyance" dont fait preuve la classe en prenant ses décisions. L'écriture est sensée être poétique, mais je n'ai vu que les parts sombres de personnages creux et mauvais, qui commettent des atrocités en étant pardonnés et adulés, au final. A mes yeux, un tel récit pourrait pousser des lecteurs à "mal tourner", car il oublie dans ses lignes la notion de bien et de mal, et la limite indispensable à avoir. Cette limite avant l'irréparable a du sens, elle nous dirige, mais je ne pense pas que c'est ce que l'auteur ait voulu montrer. Pour ma part cependant, je garderais cette idée en tête, avec aussi une opinion mitigée sur les Suédois et leur façon de voir les choses, ou de réagir (si on imagine que cette histoire aurait pu être vraie). 

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