mercredi 20 mars 2013

Critiques Les Lumières du Zenith

Critique Partenariat Mort Sûre
Les Lumières du Zenith 
Amelia Sarry 
Editions Amalathée



J'avais eu envie de découvrir Les lumières du Zenith grâce à Mort Sûre parce qu'il était extrêmement bien noté sur plusieurs sites de librairies. Malheureusement, je pense que ceux qui ont mis de si bonnes notes n'avaient pas lu les mêmes "classiques" de la Fantasy que moi...

Sahana est une jeune fille aux pouvoirs étranges : elle peut manipuler le feu et elle a un don de télépathie qu'elle partage avec un félin qui l'accompagne. C'est un félin, mais il appartient à une autre race que les tigres (même s'il y a un tigre sur la couverture). C'est une race imaginaire, mais on ne sait pas pour autant la différence avec nos tigres. En tout cas ils vivent tous les deux en marge de la société depuis presque 10 ans à chasser pour survivre, et n'aller que très rarement en ville pour faire des achats. De plus, l'amitié entre la jeune fille et le félin, et la beauté époustouflante de la jeune fille attirent tous les regards sur eux... 


On découvre très vite qu'un élément a été volé : l'air. Les éléments seraient représentés par des objets physiques et depuis que l'air a été volé, les bateaux et les moulins, sans vent, ne peuvent plus fonctionner. 
Après avoir provoqué une mort accidentelle à cause de son pouvoir, Sahana est emmenée par un serviteur de l'empire dans un long périple pour sauver le roi et toute une société dont elle n'a rien à faire. Dès lors, elle doit apprendre à se maîtriser lors de ses rencontres avec ce qui l'insupporte : la noblesse... Heureusement, Maiko le félin est à ses côtés. 

Je n'ai pas rappelé la quatrième de couverture, car elle est assez trompeuse. Elle promet "un monde à son commencement", un "périlleux voyage", des "complots", "des traîtrises", "où l'équité n'a plus lieu"... Des éléments seulement effleurés et à peine abordés dans ce premier tome mais qui n'ont pas été assez utilisés pour , à mon sens, mériter de résumer en particulier ce premier tome. J'ai trouvé qu'il y avait trop de pages pour ce qui résume à une très grosse balade, dans laquelle l'action est peut présente et l'intrigue avance presque nullement. 

Heureusement, on se plait dans ce récit et son univers. On lit la totalité du roman avec plaisir et on lit pour plus que l'intrigue principale (un peu trop légère), plutôt pour découvrir cet univers intéressant. 
S'il n'y avait pas autant de légèreté, ou de manque d'approfondissement, ma lecture m'aurait d'avantage convaincue, les dialogues, eux, étant particulièrement pertinents. Les nombreux noms et rôles des personnages (certaines étant de la famille de Sahana) se confondent aussi à force des retournements de situation et il devient vite dur de s'y retrouver.
L'enfance de Sahana dans les bois parait impossible alors que la population a une opinion inattendue d'elle, son physique trop parfait évite bien des descriptions, trop peur détaillés concernant les vêtements... autant d'éléments qui auraient gagné à être exploités. Alors qu'au contraire, les descriptions des bâtiments et des lieux sont étonnantes, impressionnantes et ... fabuleuses ! Ce sont celles qui m'ont semblé mettre le plus en valeur le talent d'écriture d'Amélia Sarry. 

Les gros atouts de cette histoire sont l'apparition de passages parlant d'un moine, bien écrits et intéressants, même si c'est dommage qu'ils provoquent trop d'attente et qu'on ne sache pas une seconde dans le tome 1 où veut en venir l'auteur, et le lien entre Maïko, le félin, et Sahana. Un lien qui survit à quelques épreuves et se renforce toujours au fil du temps. Dommage cependant qu'il soit pas assez développé, tout comme la peut être histoire d'amour vaguement naissante, de la jeune fille. 

Pour résumer mon impression, comme je l'ai dit au début de mon avis, ce pavé m'a semblé être beaucoup de palabres entre les personnages pour finalement peu de choses (et un intrigue bien trop simple), ce qui laisse penser que ce ne sont que les prémices de futurs intrigues, à peine commencées, méritant d'être intelligemment développées dans les tomes suivants. Avec, évidemment, la jolie écriture de cette auteur. J'espère cependant que celle-ci saura mettre plus d'action dans autant de pages. 

Cette lecture m'a semblé dès le début avoir beaucoup de rapports, trop proches, avec la série "La Moïra" d'Henri Loevenbruck, ce qui m'a longtemps trotté dans la tête pendant ma lecture. J'ai cependant essayé de ne pas penser à cet élément pour décrire ce que j'ai ressenti en lisant, et surtout en refermant le livre, après beaucoup de temps passé sur un livre si dense.


Ma notre : 3/5

dimanche 17 mars 2013

Rédemption, Karim Moktari et Charlie Carle

Babelio masse critique
Rédemption
Karim Moktari, Charlie Carle
Editions Scrinéo 


Carton plein. Impossible de mettre moins de 5/5 pour ce livre racontant une vraie histoire, le témoignage d'une enfance maltraitée, d'un séjour en prison entre violence et repentir, débouchant sur une réinsertion sociale, familiale et psychologique de ce messager de la vie. Représentant de Dieu, peut être, pour cet homme croyant, représentant, pour moi, de la vie, et du courage. De la volonté, de la force, de la persévérance et de la main tendue. Allez vous la prendre ? La tendre à votre tour ? Ou bien la mordre...

Karim est un enfant né d'un mariage mixte entre deux cultures : origine française et origine arabe. La peau marquée par cette appartenance, il ne saura pourtant pas, pendant des années, l'histoire de ses origines... Avant d'arriver à se construire. Ou se reconstruire. 
Car Karim fut d'abord un enfant battu par une mère et un beau père cruels et dépassés, avant de vivre une adolescence dans la délinquance. Alors que le vol et les punitions étaient omniprésentes dans sa vie, c'est pour subvenir aux besoins de sa famille autant que pour l'acte dangereux et illégal qu'il va braquer un jeune dealer. 
Un crime qui les envoie, lui et ses deux compères, en prison pendant des années. Dès lors, commence une description de la vie en prison, des différents établissement dans les années 2000, des procédures judiciaires et de la cohabitation avec d'autres détenus parfois plus dangereux, mais surtout avec ceux, souvent  bienveillants et exemplaires... Après une prise de conscience, grâce en partie à la religion, mais surtout à ses rencontres, Karim commence un travail de réinsertion, alors même qu'il est encore en prison, avant de commencer son travail, personnel, de rédemption. 

La partie II, très différente de la première, donne enfin une impression de second souffle, comme celui de Karim qui peut vivre à nouveau, puisqu'il parle de sa vie lorsqu'il retourne, en liberté conditionnelle, dans la société. Dès lors, débute sa vie de travail solidaire, puis de formateur et de médiateur auprès des jeunes en difficulté d'insertion. On sait peu de choses sur sa nouvelle vie de père et mari, mais finalement, ces éléments privés ne serviraient pas au mieux son message, celui d'un message d'avenir et de solidarité pour les jeunes, et tous les hommes, en marge du "droit chemin".

Ce roman est servi idéalement par l'écriture de Charlie Carle, qui a utilisé un talent certain pour retranscrire au mieux ces pans de la vie de Karim, en gardant son esprit, sa personnalité et surtout sa voix dans la retranscription, pour nous, lecteurs, de son aventure. Un étonnant et impressionnant travail d'équipe. 
Un livre pour tous. 

MOT DE PASSE : ENFANT

Ma note : 5/5

Glitch I et II de Heather Anastasiu

Critique série coup de coeur 
GLITCH de Heather Anastasiu 
Collection R - Robert Laffont



La Communauté de Zoé vit sous Terre depuis que l’humanité s'est entre tuée en se servant d'armes nucléaires.  La surface serait devenue invivable et seuls quelques survivants ont eu la possibilité de s'échapper pour reconstruire la société. Celle ci est bâtie pour devenir un exemple : les nouvelles générations étant toutes implantées avec une puce anti-violence dès la fin de l'adolescence, ils ne ressentent plus d'émotions, se traînant dans les couloirs pour suivre une routine établie, entre les études, le travail, et une vie de famille quasi inexistante, puisque vide de tous sentiments. Lorsque Zoel découvre que sa puce "glitche" et lui permet de se déconnecter du Lien mental qui contrôle constamment les membres de cette société. En glitchant, elle apprend à ressentir petit à petit ses première émotions et à les reconnaître, puis elle découvre la créativité, par le biais du dessin, de la musique, de l'initiative ... Et la force de l'amour.

J'ai bien aimé le premier tome, même si j'ai trouvé des petits défauts le faisant ressembler trop à d'autres dystopies. Ayant tout d'abord adoré Zoé et Adrien, les deux personnages principaux, et détesté Max comme il se doit, ce sont les nouveaux personnages du deuxième tome qui m'on convaincue, en donnant un second souffle à la série. 
Car dans le premier opus, j'avais trouvé que les glitcheurs ressemblaient trop aux Divergents, et au récit qui lui aussi mettant en place une résistance efficace. J'avais trouvé également qu'il y avait trop de retournements de situation, de doubles jeux ou d'attentions cachées... Mais ça reste, aussi, une force du roman, puisqu'il apporte de l'inattendu tout du long ! C'est sans doute l'absence d'Adrien, pendant quelques temps, dans l'histoire, qui m'a fait détester les retournements de situation. A force de surprises, on s'y perd, et on attend le tome 2 avec impatience ! Heureusement, il y avait Adrien, fil directeur du récit, avec toute sa constance. Un beau jeune homme, bavard, engagé... Il a tout pour attirer notre affection. 
J'ai quand même trouvé des points incontournables dans Glitch, qui donnent envie de découvrir la série tout entière, comme la particularité de Zoe (avec son pouvoir de télékinésie), les sentiments qu'elle a pour son frère mais que lui ne partage pas, manipulé par le Lien, les différences de statuts et de comportements entre les "supérieurs" (qui n'ont pas de puce Anti violence) et les sujets (mot pour désigner les membres de la communauté qui renforce encore plus le côté zombie et asservie) , l'idée de sublime lignée, à considérer en exemple, ou alors, en réalité, comme des cobayes...
Le tome 1 se finit en laissant quelques zones d'ombre qui seront expliquées dans le tome 2, avec une très bonne structure qui nous a amené au plus vite, et avec beaucoup de plaisir de lecture, dans l'univers imaginé par Heather Anastasiu. 

J'ai donc fini le premier tome en me disant que décidément tous ces nouveaux titres de Dystopie finissent par manquer d'originalité. Je n'étais pas déçue, mais en attente d'un élément nouveau, d'originalité. pour faire de Glitch un vrai bijou, plus qu'un titre de dystopie qui ressemblerait trop à Divergent dans ma tête.
Puis, deux semaines après, à peine, j'ai lu le tome 2 ... et tout à basculé. Du meilleur côté !

J'avais déjà très envie de lire ce tome II avant de l'ouvrir, car le tome 1 nous avais laissé en suspens sur une fin plus ou moins bonne pour Zoé. Avec ce deuxième tome, on découvre la résistance, l'avenir, et la vie du côté des glitcheurs, plutôt que du côté des sujets asservis par la puce. On en apprend même plus sur les régulateurs ! Tous les nouveaux personnages ont été une vraie bouffée d'oxygène, un plaisir à découvrir et avec qui faire connaissance. C'est simple, j'en redemande ! Xona, une jeune fille fidèle à elle-même, ses doutes, ses souffrances, et sa force, a été mon personnage préféré. Car même si elle reste elle-même, elle sait évoluer... Bien sur, on retrouve aussi beaucoup de personnages du premier tome !
Je n'aurai sans doute pas autant apprécié ce tome 2, que je qualifie de coup de coeur, tellement j'ai adoré, si il n'avait pas commencé en mettant Zoé en difficulté. D'un coup, elle n'est plus une héroïne forte et sure d'elle, ou de son destin. Même si on la force presque à devenir ce qu'on veut d'elle, des éléments extérieurs et inattendus la font douter encore plus qu'avant de ses capacités. Encore une fois, tout ce qui était prévu ce retourne contre les personnages ! Et on voit rarement venir les surprises que nous a concoctés l'auteur...

Glitch II est le tome de l'action plus de l'amour. Celui où Zoé doit faire ses preuves, où c'est elle qui doit faire avancer l'aventure des glitcheurs, malgré elle, malgré ce qu'en pense les autres, malgré ce que nous même nous aurions pu imaginer. Beaucoup plus explosif que le premier, il a fait de cette série une référence incontournable en dystopie à mes yeux, chère à mon coeur.

Je souhaite une bonne lecture à tous ceux qui vont le commencer sous peu .... Accrochez vous !!!

mercredi 13 mars 2013

Critique Pierre Obscure, Emma Sha

Critique Partenariat Jeunesse
Pierre Obscure
Tome 1 : La traversée d'Alzar
Emma Sha
Editions Scrinéo

Chayma n'a que 11 ans, ais c'est une enfant très débrouillarde. Elle vit dans une village vraiment simple, Loma, sur "Les Hauts Plateaux". Lorsque son petit frère, Elie, tombe gravement malade, déjà, elle aimerait faire tout son possible pour trouver un remède. C'est alors que ses parents l'envoient chercher le professeur Pavel, qui pourrait leur apporter un peu d'aide, dans la grande ville d'Alzar, à la technologie futuriste, éloignée de 6 jours de marche. Très vite, elle découvre qu'elle est en possession d'objets étranges, rares et donc très convoités : une pierre noire appelée "Chrysalide", un livre mystérieux...

On sait peu de choses sur Loma, juste que c'est un village simple, sans technologie, avec des bergers, où le commerce est libre. Le père de Chayma est médecin, c'est le seul de sa communauté, une communauté loin de la ville, en retrait, et qui, du coup, n'a pas été touchée par l'évolution et les nouvelles lois d'une ville comme Alzar. 
Partie pour celle-ci, Chayma marche 6 jours avant d'arriver en ville. Il est dommage qu'il ne soit arrivé rien d'intéressant à la petite fille durant la route, pourtant longue et inconnue, même si cela aurait rajouté trop de pages au récit, déjà conséquent. Un manque qui aurait pu devenir un poids au niveau de la longueur... 

Le récit de la traversée d'Alzar est plein de rebondissements, et surtout de rencontres. Chayma en apprend chaque jour un peu plus sur tout ce sur quoi elle s'interroge. Les rouages du puzzle s'imbriquent... La description de la ville évoluée, un brin futuriste (voitures volantes, surveillance extrême  paiement ou traçabilité avec les empreintes digitales...) permet de faire se dérouler sa quête dans un univers de science-fiction. Teintée de mystère et de magie, cette histoire repose aussi sur les questions entourant la pierre étrange et le livre de prières que possède Chayma. Ces objets rares l'accompagnent, la protégeant, mais nourrissent aussi ses interrogations. Dommage que Chayma n'ai pas toujours des réactions adaptées à son âge ... 

Les points les plus intéressants à Alzar sont les évolutions futuristes imaginées, comme la surveillance extrême par systèmes de bracelets ou empreintes digitales, les conditions très dures des jeunes filles et les différentes séparations entre les classes sociales. 

Même si l'univers du récit est original car futuriste, le style d'écriture et de narration est bien trop jeunesse pour m'avoir laissé un très bon souvenir. Il ne s'agissait que d'une lecture distrayante, mais sans plus. Je reste aussi septique sur la stratégie de ciblage de ce livre : trop gros, trop volumineux, pour des enfants de moins de 12 ans (sauf très bons lecteurs !) et trop jeunesse, et facile, pour des bons lecteurs de plus de 12ans. Ce récit trouvera ses lecteurs dans des profils d'enfants qui cherchent à commencer des livres plus gros, sans pour autant nécessiter une complexité de narration qui les accompagnent souvent. Ce livre, d'un point de vue de librairie, ne sera pas simple à conseiller ! Car il faudra trouver le public adapté... 

Je trouve aussi dommage qu'on reste sur notre faim en refermant le livre, parce que nous n'avons pas, à mon goût, assez de réponses sur certaines questions centrales de l'intrigue. On se pose alors des tas de questions, comme au début du voyage de Chayma, mais aussi des nouvelles : le livre des pierres de la petite apportera-t-il de la magie dans l'histoire ? A voir avec le second tome, la porte d'Azoth... 

Je remercie encore une fois les éditions Scrinéo pour cette découverte d'un nouveau titre de leur catalogue si original. 

Ma notre : 3/5 pour dépasser la moyenne

Critique Le dernier ours, Charlotte Bousquet

Critique Partenariat 
Le dernier ours
Charlotte Bousquet
Rageot Thriller


Le dernier ours est thriller pour ados sous forme de poursuite, avec un fort gout de liberté. Très beau conte philosophique et écologique, avec son message, sa portée et sa démarche, malgré ses notes de tristesse, ou de dureté, il ne devrait pas vous laisser insensible ...
Le très fort côté fantastique m'a quelque fois un peu dérangée dans sa prédominance, mais il appuyait de façon très agréable et judicieuse le message écologiste. 

Groéland, 2037. Karen est la soigneuse d'Anuri, le dernier ours blanc né libre, désormains attraction d'un zoo. L'île n'est plus qu'une terre désolée à cause de la fonte des glaces, et les animaux sont clonés pour pouvoir perdurer. Svendsen, un scientifique dévoyé un brin taré, souhaite opérer une expérience sur le dernier ours. Mais l'expérience dérape, et Karen devra braver tous les interdits pour sauver son ami, son frère.Le point fort de ce livre, et celui que je revendique à chaque fois que je le conseille, est, pour l'auteur, d'avoir réussi à mêler narration, contes inuits et vocabulaire inuit dans un même univers. Ils sont pourtant tous si différents ! Mais le vocabulaire inuit n'était jamais dérangeant, ni incompréhensible (il y a un lexique à la fin, que je n'ai pas utilisé, chose rare quand un livre en est doté...) et les contes sont si bien insérés dans l'aventure ! Ils ne donnent pas un effet décousu, ou ajouté, ils sont simplement là pour illustrer, avec la voix d'un conteur, ou d'un inuit, souvent. Idéalement amenés dans la trame et imprégnés d'authenticité. Encore une fois Rageot Thriller remet au goût du jour un "vieux" genre... pour le faire adhérer par tous, et surtout les plus jeunes. (Spyral de Paul Halter est écrit selon le mode du roman épistolaire.)

Dans Le dernier ours, Charlotte Bousquet commence déjà à montrer une particularité qui me fascinera dans Proie Idéale, son deuxième roman chez Rageot Thriller, il s'agit de l'importance donnée aux personnages secondaires. Très vite, ceux ci donnent l'impression d'effacer le personnage principal, souvent absent, ou ne prenant pas toujours la parole, malgré l'admiration que les autres ont pour lui. Cette particularité renforce la profondeur et la consistance du personnage principal car ils sont constamment décrits par les secondaires.
Ici, Karen, la soigneuse d'Anuri, attirera forcément votre sympathie. Très mystérieuse, un brin sauvage, et surtout tendre, ses côtés étranges ne vous empêcheront pas de vouloir faire connaissance avec elle, et surtout passer du temps en sa compagnie ! Comme l'ont voulu Lone et Sila, ses deux accolytes.

Enfin, les passages en chansons et les points de vue sur le futur de la Terre m'ont semblé souvent trop sibyllins et pas forcément indispensables au récit... Mais pourront toucher un lecteur plus sensible que moi.
De cette lecture, j'ai retenu une leçon sur ce que deviendra notre Terre, nos scientifiques, nos animaux, la nature, nos convictions... Mais aussi un message d'amour et de paix envers les animaux, autant qu'envers les hommes : de toutes races, de toutes cultures, et de toutes croyances. Un livre à lire pour tous ceux qui s'intéressent aux sujets comme l'écologie et la condition animale, mais aussi à ceux qui sont sensibles à l'évolution des peuples et de leurs cultures... 

Ma note:  4/5

lundi 4 mars 2013

Lunerr de Frédéric Faragorn

Critique Lunerr
Frédéric Faragorn
L'école des loisirs - Médium 

Ma note : 4/5 ♦ 189 pages ♦ 14,20€

Un épatant one-shot dystopique, qui permet idéalement de faire découvrir le genre à un enfant dès 11 ans ! 

Kérael est une ville située dans un désert de sable, de sel et de pierres. Pour ses habitants, il n'y a pas d'ailleurs, ce mot est considéré comme un blasphème, il est interdit. Lorsque Lunerr prononce ce mot en classe, il est puni par le fouet, chassé de l'école, et sa mère perd tous ses employeurs. Qui oserait embaucher la mère d'un paria ? Ken wertz, un vieux fou aveugle, l'homme le plus riche du village, qui raconte l'inverse les croyances instaurées par les Drouiz du village, et qui pourrait bien renverser l'ordre établi ... 

C'est une histoire dure, comme toutes les dystopies, elle fait appel aux sentiments et nous force à endurer les épreuves du personnage principal en ressentant au plus près ses émotions. Lunerr, ce petit livre de 200 pages à peine, reprend tous les codes de la dystopie : nouveau vocabulaire pour décrire une nouvelle société, nouvelles lois pour un fonctionnement totalitaire et normé, où encore une fois, société de pauvres et élite riche vivent à côté mais s'affrontent. 

On a aussi une description de ce qui s'est passé sur Terre pour qu'une nouvelle société soit créée . Qu'est-ce qui est arrivé au monde ? Peut être rien... Kérael pourrait être tout simplement une île qui a oublié qu'elle en était une, en pénurie d'eau, sans cesse étouffée sous la chaleur et le sable aride dans lequel elle vit. Une ville aux maisons construites en bouses de "Watusi", terre et poussière... Où le bois est rare et les arbres inconnus, relégués au rang de légende. 

Alors qu'en fait, on ne sait s'il existe véritablement un Ailleurs, tout est question de foi. De confiance, et de croyance. Lunerr est un rêveur, et a toujours voulu un Ailleurs... même s'il est résigné à sa condition. Surement à cause de Mamig, sa mère, une vraie battante, qui travaille nuit et jour, s'il le faut, pour nourrir son enfant. Ken Wertz, le vieux savant ... ou vieux fou (à nous de juger) est un homme respecté mais surtout craint comme un monstre. Lunerr portera-t-il ses espoirs et sa croyance en lui ? 
Brewal, le haut Drouiz (ou religieux), apporte le lot de complits, et de secrets qui terrifient le lecteur bien plus que le vieil illuminé. 

Avec sa touche de fantastique, Lunerr apporte toutes les clés pour attirer les lecteurs les plus jeunes dans un univers surprenant, où ils découvriront une ville séparée du monde, qui a oublié qu'un monde existait... 
Idéal pour faire connaître la dystopie, je vous dis ! 

Une surprise géniale ♥ 

C'est lundi que lisez-vous ? #17


Logo réalisé par une amie du calidoscope

Principe découvert chez Mimipouss et Pomme, ma partenaire et correspondante, il s'agit de vous faire découvrir mes lectures passées, ce que je lis actuellement, et ce que je lirai plus tard...

 

La semaine dernière j'ai reçu et commencé immédiatement mon partenariat Mort Sûre : Les Lumières du Zenith, d'Amélia Sarry, aux éditions Mélibée. Ce roman m'intriguait parce qu'il avait de très bonnes notes, mais je n'avais pas de très gros espoir. Je voulais être surprise, et ça n'a pas marché... Même si j'ai passé un très bon moment de lecture. Le résumé :
Une terre de chaos régie par les lois de la nature. Ainsi était le monde à son commencement...
Sahana, jeune fille aux pouvoirs étranges, et son félin Maïko connaissent une vie sans tourments jusqu'au jour où un évènement tragique vient bouleverser leur vie. Un élément sacré a été volé. Dès lors, tous deux se retrouvent enrôlés dans un périlleux voyage aux sombres complots, où la corruption et les traîtrises ont main mise sur le gouvernement de l'Empire, là où l'équité n'a plus lieu et où chacun est en danger, seul face à la menace qui gronde... 

Glitch II, quand à lui, a été un super coup de coeur ! Il remonte beaucoup le niveau du premier, que j'avais trouvé bien trop ressemblant à Divergent, et m'a surprise de bout en bout ! Un tome génial ou le talent de l'auteur se confirme ! Chronique à venir, sur les deux tomes de la série ! 

Cette semaine j'ai commencé La traversée d'Alzar, le premier tome de la série Pierre Obscure, d'Emma Sha, qui sortira mi mars aux éditions Scrinéo. C'est un roman jeunesse très intriguant, tellement que je ne serai vous dire où l'histoire se passe ! Dans un univers "pauvre", reculé, ou bien futuriste, de science fiction ? Bientôt, j'en saurai plus ! 

 

Je lirai ensuite Rédemption aux éditions Scrinéo également. Oui, ok, ça fait 3 semaines que je dis ça, mais je suis encore laaaaaargement dans les temps ! 

Et vous, que lisez-vous ? Bonne semaine ! ♥ 

Addict, Jeanne Ryan

Critique Addict
Jeanne Ryan 
Collection R


Vee est une jeune fille en retrait, appréciée, mais toujours dans l'ombre de sa meilleure amie, la belle et populaire Sydney. Comme elle, elle voudrait que les jeunes garçons lui portent intérêt et être enfin sur le devant de la scène. Alors lorsqu'elle tombe sur le site d'Addict, le nouveau de télé réalité à la mode, elle se dit que ce serait peut être l'occasion pour enfin être vue... 

Je ne peux généralement jamais, ou presque, faire de coup de coeur pour des thrillers. Car je trouve que tout va trop vite, tout n'est action, et que, même si ce n'est que du bonheur, il est dur d'y mettre un si fort sentiment ! Je vais pourtant utiliser l'expression pour vous décrire les points forts de cette super parution ... 
Addict, ce fut un coup de ♥ pour : 
Un héroïne : Vee, toujours dans l'ombre des autres, celle qui aide les amis en coulisse, gentille et pourtant extravagante, personne ne connait ses qualités inattendues et je comprends donc qu'elle ait voulu changer sa vie du tout au tout ! C'est une jeune fille qui veut enfin exister aux yeux de tous, mais surtout aux yeux de celui pour qui elle a le béguin. 
Une figure masculine : Ian, ou la première fois, depuis mes premiers romans, mes premiers amours (Jondalar !) que j'apprécie vraiment un homme dans un  roman. Moi qui n'ai jamais pu comprendre les cris hystériques devant/derrière les noms de certains personnages masculins... Je pourrai presque m'y mettre pour Ian. C'est un homme et un personnage génial, un brin idéal... Grand coup de coeur pour lui ♥ 
Un couple : Parce qu'ils sont géniaux tous les deux... Et qu'on voudrait presque être à leur place dans cette histoire de fous ! 
L'authenticité de la petite ville : Les personnages se déplacent dans la même ville pour réaliser les défis, dans des lieux différents, et non toujours les mêmes comme dans certains récits. Les lieux sont originaux et les nouveaux personnages, ce qu'ils rencontrent, parfaitement bien à leur place dans les lieux des différents épisodes. 
Le prologue : haletant qui donne le ton. Terrifiant, il est carrément efficace ! 

Il y a pas mal de personnages importants dans le récit. Ils sont tous complets et complexes. Les adjuvants tiennent leurs rôles, et peu de retournements de situations nous empêchent de les cerner. C'est tant mieux ! Ils ont des réactions d'ados comme on peut les attendre et nous font passer un très bon moment. 

Addict tient aussi, et surtout, dans l'originalité du jeu. On imagine facilement qu'un tel jeu existe peut être déjà sur internet. Les consignes : quelqu'un doit se filmer en train de réaliser l'un des 50 défis proposer par Addict et le mettre en ligne sur le site d'Addict. Personne ne peut ensuite retirer la vidéo, et si elle est sélectionnée pour envoyer le participant en "finale" d'Addict, alors il pourra peut être gagner des tas de cadeaux qu'il convoite, contre des défis de plus en plus fous, parfois humiliants, ou blessants,à réaliser.  Tous les détails du site et de son fonctionnement sont crédibles et bien imaginer. Ça fait peur de se dire qu'une telle chose existe peut être, ou pourrait un jour exister ! 
Autre point positif : le site est interactif : les adeptes du concept peuvent poster des commentaires et surtout devenir des "Observateurs". Contre des rémunérations, ils peuvent faire leurs propres photos ou vidéos des releveurs de défis pour les envoyer en ligne .Ce qui peut provoquer de dangereuses déviances... 
L’appât du gain est donc un élément important du récit, qui nous incite à opérer une réflexion sur notre société et sur les télé réalités... que serions nous prêts à faire pour avoir ce dont on rêve ?? Que sommes nous prêts à perdre ? Un message fort, trop pour certains, alors que pour ma part, il a été largement atténué par la romance et le beau tableau de personnages. 

Enfin, une dernière qualité pour Addict et son originalité : l'idée de faire réaliser les défis en équipe a lancé toute l'histoire et tous les points que j'ai adoré, jouant sur la confiance, la découverte, la foi et une bonne touche de "Carpe Diem". Je serai presque partante pour me lancer dans un jeu pour faire équipe avec un inconnu, si la rencontre est aussi formidable que celle de Vee & Ian ! 
Je ne sais pas si addict aura une suite, je ne crois pas, et alors que je pense que c'est un excellent one-shot... j'en redemande encore ! 

Addict fut ma première lecture dans la collection R, et elle m'a donné envie de la conseiller, mais surtout de la découvrir ! Mission doublement réussie ! 
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