vendredi 30 décembre 2011

Challenge SERIAL LECTEUR


Challenge
SERIAL LECTEUR
L'idée est simple et bien arrangeante, il suffit de terminer les sagas en cours ! 
Je commencerai par les sagas entamées dont je possède la suite, puis continuerai avec celles non entamées dans ma Wild PAL ! 
Ce challenge est mit en place dans le cadre de mon partenariat avec Pomme Book  mais la personne a l'origine du challenge est une autre partenaire, Arwen ! Elle comptabilise les personnes participant sur son blog, ici : http://leschroniquesdarwen.blogspot.fr/


hebergeur d'image
Séries en cours : 
 Les enfants de la Terre : tome 6 - Jean M. Auel
Le monde de Narnia - C.S. Lewis
Hunger Games - Suzanne Collins
Artémis Fowl : Relecture + tome 6 - Eoin Colfer
Frisson : Fièvre et Fusion -Maggie Stiefvater
Les mystères d'Harper Connely : T2,T3,T4 - Charlaine Harris


Dans ma Wild PAL/ à commencer :  
 Autre monde - Maxime Chattam
La malédiction de l'anneau - Edouard Brasey
Entre chiens et loups - Malorie Blackman
La symphonie des siècles - E.Haydon
Halo & Hadès - A.Adornetto
Hush hush & Crescendo - Becca Fitzpatrick
Le baiser de l'ange : T1,T2,T3 - E.Chandler
Les barcelonnettes : 3T : Alain Dugrand & Anne Vallaeys

Les eaux douces : 2T - Huynh Quôc Tê (Editions La Frémillerie)
Par le sang du démon, Délivrez-nous du mal, L'héritage du serpent - Virginia Schilli (Editions du Riez) 

J'en ai surement oublié,  mais je ne compte ni les BD ni les mangas, et en priorité ma WildPAL de livres papiers, donc ni les Ebooks, ni les futurs achats ;) 
 C'est parti !!! 

Pour voir la liste (plus longue !) de ma partenaire et correspondante, c'est par ici : 

jeudi 29 décembre 2011

Partenariat avec lavoixdulivre !

Un nouveau partenariat qui commence par un défi !

Parmi mes premiers partenaires se trouve Tom, alias lavoixdulivre, chroniqueur onlitplusfort qui n'a pas la langue dans sa poche, et l'enthousiasme du lecteur efficace ! Un choix qui booste autant ma motivation à lire qu'à découvrir ! 


Notre partenariat commence par une demande bien spéciale !
Tom étant un très bon graphiste débutant, plein de fraicheur et de surprise, je lui ai lancé le défi suivant : faire une bannière pour mon blog, avec un lot d'images !
Tous deux avons les mêmes images pour faire chacun une bannière. Une fois réalisées, celles ci seront soumises à votre avis et votre préférence !
Vous pouvez voir dès ce soir un premier jet pour ma part, ma nouvelle bannière, temporaire...

Tom lancera un nouveau concours avec la participation de Carina Rozenfeld, auteur des livres Doregon, aux éditions l'atalante ; lorsque sa page facebook aura atteint les 100 fans ! On compte donc sur vous, les likers littéraires, pour aimer la page de ce chroniqueur en herbe, qui nous trouve toujours des concours intéressants et orignaux, grâce à des partenariats méritants ! On y court !
C'est par là :
https://www.facebook.com/pages/lavoixdulivre/216546431695881



Critique pour Coeur empoisonné de Bloody Countess

Coeur empoisonné
Bloody Countess
Éditions du Riez


Les éditions du Riez ont des trésors dans leurs bibliothèques. Des auteurs de talent qui acceptent de partager avec nous leur don des mots... Mais parfois aussi des images. C'est ainsi, au gré d'une rencontre, et d'un partenariat, qu'on tombe sur une histoire qui sort du lot. Une qualité unique, une pièce parmi tant d'autres qui donne envie d'être feuilletée, lue, découverte, vécue... Comme c'est le cas pour Coeur empoissonné, l'oeuvre de Bloody Countess. Un format qui invite à nous emporter, et des images qui nous plongent dans cette histoire envoutante...

L'univers :
Sombre et lumineux à la fois, on est bercé entre douleur, malheur, solitude, mais aussi sentiment puissant d'amour et d'adoration. Les personnages évoluent entre forêt, mondes souterrains et châteaux, des lieux inquiétants qui font peser l'angoisse sur le récit. L'atmosphère est plantée : tremblez...

L'histoire : Coeur empoisonné est un conte qui raconte l'histoire de Benjamin, l'homme bulle, qui veut sauver sa belle Emilie, avec qui il a vécu un court amour passionné, et qui lui a été ravi par une puissance maléfique. On le suit, à la recherche de remède et de solutions, parmi différents univers, pour enfin assister, spectateur impuissant, à sa violence sanglante...

Les personnages :
Les personnages créés par Bloody Countes paraissent tristes, et na¨fs à la fois. Des visages enfantins pourant torturés par les esprits malins, qui font couleur leurs larmes et leurs sangs. Mystérieux, mauvais, envoutants, séduisants... Ce sont des personnalités à découvrir, comme des entités déterminantes dans les contes traditionnels... Ils changent la donne et influent sur le destin de ce pauvre Benjamin. Alliés ou ennemis? Les apparences sont trompeuses, on ne sait sur quel pied danser... Et à quel démon se vouer.

Les couleurs :
Sombre, gris, noir... Un conte macabre où l'amour est pourtant le moteur de l'action. Coeur empoissoné n'est pas une bande dessinée mais bien un conte illustré : une histoire où les images donnent encore plus de poids aux mots. On est entrainé grâce à cette ambiance noire dans l'aventure triste de Benjamin. Vous avez peur du noir? Passez votre chemin...

Coeur empoisonné est une précieuse découverte. L'écriture poétique de Bloody Countess, tout en rythme et en finesse, alliée à ses images noires qui brodent son talent, sauront conclure les amateurs de petites merveilles. D'écrins fabuleux pour une ode à l'amour fantastique. 


Coeur empoisonné fait partie de mes coups de cœur vendeur sur Fnac.com :
"Douce et douloureuse ôde à l'amour... fantastique
Benjamin l'homme bulle est amoureux de la douce Emilie. Lorsqu'elle lui est ravie, c'est son univers qui s'effondre. Ivre de vengeance et de désir de la sauver, il cherche un moyen de la délivrer. Un conte illustré ponctué d'images noires brodées sur l'écriture poétique de Bloody Countess. Une précieuse découverte."


Critique de Avant que tout ne recommence, de Michel Nittis.

Avant que tout ne recommence
Michel Nittis
Éditions Sombres rets


J'ai découvert Avant que tout ne recommence dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Sombres Rets, chères à mon cœur. La superbe couverture d'Elie Darco, douce et mélancolique, teintée de mystère, m'avait déjà donné envie de découvrir ce récit, mais lorsque j'ai lu le résumé, j'y ai décelé l'intrigue et la vision de l'humanité à explorer.

La première chose qui me vient en tête, c'est la surprise qui m'a prit, à cause de la différence entre le résumé et le récit en lui même. Je n'ai pas été déçue de cette différence, mais étonnée. Car l'auteur arrive à créer des attentes en nous qui sont satisfaites, mais surtout dépassées, dans un cadre et des aventures plus larges que ce qu'on pouvait imaginer.

L'histoire se passe dans un futur très éloigné, et commence sur Oasia, lointaine colonie de la terre, planète recouverte par les sables où l'eau est dangereuse et le climat fourbe. Elle fut habitée par des mineurs extrayant de ses entrailles l'isolium, nouveau matériau permettant les évolutions technologiques spectaculaires qui font, par exemple, voler les vaisseaux en gravité stabilisée. Au début du récit, les habitants de la planète la quittent, ce qui donne une vision assez prenante de la colonisation humaine des planètes : celles-ci sont utilisées au maximum, les hommes exploitant leurs ressources au maximum, puis sont abandonnées pour recommencer ailleurs, lorsque celles ci sont épuisées. On append bien vite que seuls les humains vivent dans l'univers, et que ce sont de nombreux voyages qui ont colonisé peu à peu les planètes, pour des nouveaux départs, de nouvelles civilisations, basées pourtant sur les échanges et les voyages entre différentes planètes.

Jac Mauregrande, ancien voyageur interstellaire, décide de rester seul sur Oasia, fuyant la folie des hommes et cherchant la tranquillité dans la solitude. Il découvre seul les joies de l'agriculture, de l'observation, de la réflexion et du silence. Une vie apaisée dans laquelle on arrive à se transporter. Comme Jac, on est pas impatient d'aventures, ou de rencontres. Le temps passe, comme les vents sur Oasia, et paisiblement, on accepte de vivre les aventures de Jac à leur propre allure. Cependant, ce calme quotidien est bouleversé lorsque la jeune terrienne et scientifique Nancy Beaupré débarque sur Oasia dans son étrange vaisseau basthyscaphe. Avec elle, questions et explorations animent Jac et son ami Folco, et tous trois partent à l'aventure, découvrir Hydra, le mystérieux satellite d'Oasia...

J'ai préféré la deuxième partie, la dernière frontière, à la première, les fontaines d'Oasia.
Dans la première partie, l'univers et l'atmosphère s'installent, plus que l'intrigue. Les personnages partent à l'aventure, et se découvrent eux mêmes, ainsi que le lecteur les découvre en même temps. Car le lecteur n'est pas omniscient, il explore ce futur en avançant dans l'histoire, les anecdotes sur la technologie servant de prétextes pour expliquer ce monde. Les péripéties avancent doucement mais surement. Les héros ne sont pas surpris, sur le qui vive, ou impatients. Ils laissent les évènements arriver, confiants et surs de leurs capacités pour s'en sortir. Et étrangement, le lecteur lui non plus n'est pas impatient. Il se laisse porter au rythme des eaux d'Oasia ou d'Hydra, il se laisse porter par les évènements, doucement. Conforté par la confiance de Jac, sa connaissance du monde, ses intuitions. Intrigué par la mystérieuse Nancy, ses buts, ses recherches, ses révélations. Amusé par Folco, irrité, intrigué, titillé grâce à toutes les interrogations qu'il soulève. Ému aussi par Jul le robot, attendri mais pas surpris, avenant et tendre envers lui.

Ces personnages dressent le tableau d'une histoire qui nous emporte au fil des pages, vers le dénouement d'une mystérieuse aventure, la résolution d'une question par Jac, évidemment, ce dont on ne pouvait douter dès le départ. Jac nous entraine dans son sillage, par sa présence et sa prestance.

C'est ce qui m'a fait préférer la deuxième partie, sans doute, la façon dont Jac nous emporte dans ses aventures et ses décisions. Pour moi, la première partie malgré sa taille plus importante que la deuxième n'était qu'un prologue, une manière de poser l'atmosphère, et les informations. Alors que la deuxième partie est si prenante, haletante ! On y découvre différentes castes, parmi un peuple inconnu, sur une planète neuve à nos yeux, on apprend à connaître leur société, leurs conflits, on a peur pour leur avenirs, pour leurs habitants, leurs héros...
J'ai été totalement emportée par cette deuxième partie, qui aurait mérité tellement plus ! Pour moi, il s'agissait d'un tome deux, qui aurait pu être grossi. Et pourtant, cette partie est parfaite. Telle une nouvelle, elle apporte les questions et les réponses, des portraits de personnages et de castes suffisants, une intrigue qui évolue dans l'ordre, logique, et nous entraine agréablement, rapidement, et même "amoureusement" envers cette planète et cette civilisation !
On veut le salut de ce peuple, découvrir les actants, les castes, leur avenir, les aider, vivre les péripéties qui les sauveront et les suivre au bout de l'univers !

J'aurai aimé comme beaucoup en savoir plus, sur la relation entre Nancy et Jac, mais c'est à nous de l'imaginer. Une suite à envisager, un univers où se projeter, à nous de faire vivre nos nouveaux héros. Car ils sont là haut, peut être dans un univers imaginaire, mais ils voyagent, ils vivent, ils construisent. Tout comme Jac et Nancy construiront ensemble leur avenir ?

Seul reste Jul, héros secondaire et solitaire, qui pourtant retient notre attention, attriste, et qu'on préfère oublier. Car ce n'est qu'un robot au cœur d'or, mais qui lui n'arrive pas à oublier ces humains qui réveillent en lui une nostalgie de la vie. Un doux et triste paradoxe qui laisse une touche d'amertume, mais d'espoir, lorsqu'on pense que les robots, même eux, aiment les humains plus qu'ils ne s'aiment eux mêmes.

Un livre sans aucune faute ni coquille, un travail remarquable de la part de l'équipe éditoriale, très appréciable. Une lecture douce, limitée dans les pages, mais illimitée dans l'espace. Elle nous emporte dans un univers imaginaire, ces étoiles, là haut, "et la question reste posée : irons-nous un jour?".



Avant que tout ne recommence est un de mes coups de coeur vendeur sur Fnac.com 

Critique de Mystères et Mauvais genres, anthologie des éditions Sombres rets dirigée par Elie Darco

Critique de Mystères et Mauvais genres, anthologie des éditions Sombres rets dirigée par Elie Darco



Mystères et mauvais genres, anthologie dirigée par Elie Darco.

En voyant la proposition de notre partenaire Sombres Rets, c'est avec envie que j'ai accueilli l'idée de critiquer leur nouveau recueil. Hésitant, la curiosité et le devoir m'ont décidée. Devoir de découverte, pour la maison d'édition, pour les auteurs, pour ces "mauvais genres".

Dirigée par Elie Darco, l'anthologie offre des nouvelles diverses mais puissantes, relatant chacune des épisodes avec leurs propres particularités. Mais c'est la préface d'Elie Darco, ces prémices d'un écrin mystérieux, qui a d'abord attiré mon attention. De mémoire, cette préface me rappelle un sentiment d'implication et d'envie. Faisant un bref résumé du sens commun traitant des "mauvais genres" pour revenir à, comme elle le dit si bien, l'essentiel : notre amour des livres et de la lecture, tous genres confondus. Car, ce que je retiendrai grâce à son ouverture, c'est que c'est notre sensibilité, en tant que lecteur unique, qui décide notre goût pour les livres et leurs différents genres, quels qu'ils soient, et qui fait apprécier leur beauté. Beauté cachée dont nous pouvons nous délecter à notre façon, ou sentiment tordu que nous ne parviendrons qu'à entrevoir, mais pas à comprendre... C'est cette pluralité des textes qui fait revivre en nous, lecteur, les choix qui s'imposent, et les directions de chaque auteur, que nous décidons de suivre, ou non, mais que nous lisons toujours avec ardeur...
La préface d'Elie Darco m'a touché et m'a rappelé l'essentiel. Le choix qui s'offre à nous, tel un cadeau, d'apprécier ou non les textes, selon notre propre ressenti... Une idée parfaitement placée dans la structure du livre, et qui a participé, pour ma part, telle une clé, à m'ouvrir ce précieux écrin...

Quand l'inconnu s'invite dans le quotidien...

Cette première partie laisse à penser que la surprise sera le mot d'ordre pour tous ces récits, et l'élément principal qu'on retrouvera, une surprise dans plusieurs domaines sans doute, se dit-on en découvrant ce chapitre. Surprise dans l'écriture, dans les thèmes, les personnages, ou bien les revirement de situation ? Autant de possibilités qui s'offrent à nous et aux auteurs ... Des personnages étonnants tout d'abord avec la première nouvelle, Latombe victime professionnelle, écrite par Guillaume Suzanne. La violence et le langage des gangsters nous font penser à premier abord que nous voilà embarqués dans une histoire sordide d'enlèvement, de guerre entre clans ennemis ou de règlement de comptes, mais la donne semble s'inverser lorsque c'est la victime qui prend le contrôle des opérations, mène à la baguette ses ravisseurs, les manipule et se joue d'eux... La fin quant à elle laisse entrevoir de grandes possibilités dans le monde du crime et de l'arnaque pour les compères qui s'attaqueront à de biens plus dangereuses proies... Un récit frappant et net, écrit tel une scène de téléfilm, entre action et humour, loin d'une médiocrité, un talent se révèle dans le jeu entre les hommes et l'ingénieux humour du héros. Un Sherlok Holmes à la sauce fantastique, tel la dernière réalisation de Guy Ritchie en 2009 qui redonna un coup de jeune à ce héros poussiéreux ! C'est à cette ruse et cet humour que j'ai pensé en découvrant les tours et détours de Latombe...

Alors qu'avec Le marchand de secrets, de P.R. Tohril, on entre dans une atmosphère proche d'un fantastique "ado", retrouvé dans les univers de glauque et d'épouvante mêlés à la bit-lit et autres sous genres d'urban Fantasy... J'ai pensé à ces mondes, car l'atmosphère intimiste de la nouvelle rappelle les romances dans des mondes fantastiques, mêlés aux bêtes démoniaques, vampires, loups garous et autres monstres amoureux ... Ici, sentiment et douceur sont racontés par un démon, un être surnaturel, le voleur de secrets... Poursuivant une jeune fille à qui il doit dérober ses plus intimes réflexions, c'est finalement lui qui est poursuivi par l'image de la belle... Des sentiments doux mais troublants l'imprègnent, et la question en revient à elle, à savoir qui habite ses pensées amoureuses, si elle ressent la présence de l'intriguant et discret voleur, comme nous semblons le croire. C'est encore un revirement de situation final qui va surprendre le lecteur, après avoir découvert l'univers des enfers, les supplices et les vices démoniaques... Mais pour ma part, c'est le trouble dans lequel se trouve le personnage principal qui m'a surprise. Car nous suivons un homme amoureux qui lui même suit une jeune femme amoureuse... Une intime parade dans laquelle nous sommes invités à prendre part, discrètement mais aussi amoureusement. Une valse des sentiments provoquée par une seule mystérieuse belle, responsable de tourments amoureux prenant des plus insensibles lecteurs aux confins des enfers...

Changement radical avec La mélodie du malheur de Michaël Moslonka ! Indécise et choquée, je me demande encore où était le but de l'opération. Surprendre le lecteur à tel point qu'il soit à deux doigts d'envoyer valser l'anthologie ?! Cette nouvelle m'a répugnée, dégoutée ! J'ai détesté ! Elle m'inspire encore en y pensant des sentiments de dégoût et de répugnance si forts que je pourrais en faire des cauchemars sur fond musical de cette horrible mélodie du malheur ! Mais j'ose penser que l'opération tendait peut-être à faire ressentir ces sentiments au lecteur, ou bien d'autres s'y rapprochant ! Car l'histoire commence de façon presque agréable et mystérieuse, entre réincarnations symboliques de Dieu et Satan, du bien et du mal, et joie de vivre et de découvrir d'une attachante fillette surdouée, mais vire complètement avec l'arrivée dans le récit d'actants plus dérangés les uns que les autres ! Cette atmosphère débordant de glauque et de gore n'est absolument pas mon type ! Crée par des visions d'horreurs en tous genres, des situations impensables et des descriptions épouvantables, l'ambiance du récit me provoque encore des frissons à y repenser ! Je n'ai pas apprécié cette lecture, étant bien trop effrayée par tous ces éléments, et je suis passée à côté de nombreuses paraboles mythologiques et spirituelles se référant aux personnages, bons ou mauvais, en action ! De toute manière, si j'avais essayé de comprendre certains sens cachés ou voulus, j'en aurai fait des cauchemars, je me connais ! Et pourtant je ne suis absolument pas réticente aux films de zombies ou d'épouvante, mais lire ainsi des descriptions retraçant de façon si réelle une atmosphère glauque et renversante... de réalité, c'est trop pour moi ! Mais je félicite l'auteur qui a su instaurer une atmosphère absolument horrible et repoussante, telle qu'elle devait englober le récit ! Je conseille aussi ce genre de nouvelle à ceux qui veulent être surpris par une écriture absorbante d'une fantastique et épouvante réalité ... J'espère laisser grande part au mystère et à votre envie, et vous inciter à vous lancer... tant que vous avez l'estomac accroché !

Avec Les larmes du poète, de Gabriel Féraud, on croirait tomber dans la poésie, comme l'indique le titre, et la douceur envoutante d'un voyage... Mais c'est la "banale" excursion d'un exorciste, ou démoniste, dans un manoir, pour en libérer l'esprit qui le hante, que nous découvrons. J'ai trouvé la nouvelle un peu plate, ne sortant pas tellement de l'ordinaire, car nous sommes déjà tellement habitués à ce genre d'histoire ! L'inconnu pourrait se tenir ici dans la façon de l'hôte à s'accoutumer à l'esprit qui le hante, à décider de l'affronter et d'insérer le fantastique dans sa vie ... Et l'originalité dans la nature particulière de l'esprit, de son histoire et de sa tristesse, que chacun découvrira et appréciera à sa façon, grâce à une écriture portée sur l'humanité et ses réactions face au surnaturel, plutôt que les éléments étranges et diaboliques, les descriptions qui les serviraient ou une fin se révélant dans l'extraordinaire.

Retour à "notre réalité" dans La flaque à côté de l'arrêt de bus de Christophe Nicolas. Une véritable bouffée d'oxygène et de malice pour moi ! J'ai adoré ce petit bijou, ce récit relatant véritablement l'inconnu s'invitant dans notre quotidien ! Cet homme qui voit un noyé dans une flaque d'eau et qui tente de résoudre ce mystère ! Ces personnes qui l'entourent et qui observent, allant de spéculations en spéculations, le rejoignant, effectuant des tentatives pour comprendre à leur tour... Nous voilà plongé dans le merveilleux avec la nouvelle de Christophe Nicholas ! Personne ne s'étonne de voir une flaque si profonde, un pied dépasser du sol, tant de mystères et de possibilités fantastiques déversés par une si petite flaque d'eau aux reflets envoutants ! Un véritable petit conte entrainant à lire et à découvrir, qu'il convient d'apprécier de faire passer ! Que je lirai à mes enfants, à n'importe quel cercle littéraire ... Car la nouvelle n'est pas à lire en s'interrogeant sur son sens, c'est un simple conte, entrainant les personnages autant que les lecteurs, tous ébahis par ses miracles !

En quête de vérité...

Loin d'un conte merveilleux, la nouvelle de Bruno Grange, Le corail d'Altawyris, instaure son propre monde fantastique, ses propres lois, ses propres personnages et intrigues. Nous suivons le détective Lafcadio Hans, à la recherche de ce fameux corail, interrogeant et fouinant. À mon goût, dans cette simple aventure, le talent de l'auteur se révèle en différents points : la création d'un univers fantastique avec ses caractéristiques, sans failles et attractif, et la description du pouvoir du corail. Un chant sensé provoquer une ivresse inimaginable, un océan de souvenirs, tel un magnifique et parfait "patronus", enveloppant de sa bonté et sa douceur. L'aventure polardesque de Lafcadio Hans est rondement menée, le détective jouant d'intelligence, de subtilité et de ruse, un homme extraordinaire penchant du vieil Hercule Poirot, un brin dépoussiéré !

Je n'ai pas beaucoup aimé la nouvelle de Sébastien Ruche, En l'honneur d'Emily, n'étant, comme je l'ai dit, peu réceptive aux scènes de violence et de règlements de comptes. Et pour le narrateur, c'est une véritable vendetta, une odyssée qu'il s'impose, souhaitant brutaliser, tuer et éliminer afin de venger la seule personne dont il se souvient : Emily. Car le narrateur a perdu la mémoire et au lieu de chercher en lui les réponses, il semble ne tenir en vie que pour avoir sa revanche sur les personnes qui l'ont torturé, et qui, selon lui, ont fait de même avec la jeune femme, seule motivation qui l'anime. L'écriture entraine dans une ambiance froide et sombre, rappelant le douloureux et froid contact du bitume ou du carrelage, de ternes caches pour un lutteur acharné et haletant, que nous suivons dans sa quête de meurtre plus que de vérité. Une remarque enfin sur la fin, que j'avais anticipée et qui était peut-être donc un peu facile... Mais tout de même agréable à découvrir, de la façon dont elle est écrite, avec ses implications et ses conséquences !

La brigade des enquêtranges de Lucie Chenu, avec ses CTP et ses outils fantastiques, dans un récit court et efficace, entraine le lecteur à sa suite pour ses aventures. Encore un monde très bien imaginé, qu'on a envie de connaître d'avantage. Car les enquêtranges ont leurs particularités, bien loin de Julie Lescault mais dans la même verve que les experts, mais experts du fantastiques pour leur part. Le texte peut donner à voir des passages compliqués, mais imaginer la totalité des détails de concepts nouveaux car tenant du fantastique et de la science fiction est difficile dans si peu de lignes. On approuve d'autant plus ces recherches grâce au mélange original des mondes de science fiction et de fantastique, illustrés par des appareils futuristes et des créatures mythologiques bien connues de nos bestiaires les plus anciens.

Coup de folie grâce à Aurélie Wellenstein et son récit Vade retro Satanas ! que j'ai aussi adoré ! Une histoire hilarante, avec des personnages principaux attachants et surprenants, qui vivent leur aventure en rencontre avec d'autres personnages tous aussi attachants car complètement déglingués pour tous offrir des rebondissements sympathiques et surprenants qui satisferont jeunes et moins jeunes. Ce coté fantastique mais drôle, un mélange de complicité humaine et canine, les déboires d'une jeune fille cinglée, un esprit qui hante la maison de façon sournoise et toutes les conséquences sont autant de choses qui m'ont plus dans ce récit poilant et bien trop vite lu ! À quand les prochaines aventures de Samuel Beaufils et Creepy ?!

Encore une histoire sombre pour David Osmay et son inspecteur dans L'inspecteur Bernère contre la mort, un récit où l'auteur à su poser les bases, dans pourtant peu de pages, à un monde bouleversant et drôle malgré le sinistre de ses particularités. En effet dans son monde se côtoient les croyants en Dieu, en la vie, et les croyant en Mortisse, la mort, ou plutôt sa réincarnation, une flopée de zombie ou d'humains souhaitant le devenir... Des dingues que nous ne comprenons pas, mais là n'est pas le but du récit ! Grâce à ces étranges personnages, on est pris dans l'intrigue et son contexte, on a les éléments pour apprécier les différents personnages. Un inspecteur rusé secondé par un adjoint incapable forment le duo principal et nous guide pour apprécier les recoins hasardeux et douteux de ces étranges cultes à la mort et à la zombification dont on se prend à rire. Une bonne dose d'humour noir sur un fond d'enquête policière grâce à ces zombies et autres prêtres glauques. Une originalité qui donne envie d'en découvrir plus, d'imaginer d'autres aventures dans cet univers dérangé !

Une bonne surprise de plus avec Pandémonium City de Anne Goulard ! Un monde si bien décrit, avec ses particularités et ses originalités qui en font son intérêt : des elfes, des nécromanciens, des morts qui revivent, des nobles opposés aux pauvres, tout cela sur une trame de magie et de surprises ! Lorsqu'on découvre le nécromancien Léopold, on apprécie le personnage, ses pensées et la quête qu'il entreprend pour découvrir qui a tué son collègue qui était occupé à... invoquer une créature ! Qu'est-ce qui a mal tourné? Qui avait intérêt à lui faire du mal ? Qui seront les suspects parmi tous ces étranges personnages humains, ou bien moins ... ? Autant de questions qui se posent à la lecture de ce récit, qui se fait de façon très agréable et rapide, fluide, entrainante, à la suite des pas de la belle et séduisante Ornella et de ses mystères qui intriguent jusqu'au plus sérieux des nécromanciens ! Que le récit continue avec d'autres aventures, et d'autres personnages, ne m'aurait pas dérangé, et c'est avec plaisir que j'aimerai découvrir un roman reprenant les mêmes éléments, vraiment plaisants, de cette nouvelle !

Ces témoignages qui font l'histoire...

Bienvenue dans la parcelle de souvenirs, la pierre à un édifice de légendes, la participation d'un auteur à un contenu fantastique déjà si dense... L'auteur saura-t-il nous surprendre malgré ce que nous connaissons déjà ? C'est évident avec la première nouvelle de ce dernier chapitre, L'âme damnée du Yeun de Arnaud Cabanne ! Épouvante et frissons nous emportent dans ce récit raconté par un des protagonistes à ses compagnons. Voici revisitée la légende l'Ankou. Mythe ou réalité, la mort ici vient chercher un second, une âme noire et insensible qui perpétue des meurtres sans la moindre culpabilité, sans raison et sans but, nous voilà sur les traces ensanglantés des victimes du jeune Erwan, enfant inoffensif et sans histoire d'un orphelinat, ayant disparu après le massacre de ses camarades. Un conte terrifiant à raconter sous la tente ou au coin du feu, une histoire à faire passer, perdurer et vivre, vivre comme la peur de la mort qui survit, autant que cette peur des esprits noirs et incompréhensibles d'âmes qui nous terrifient et nous terrorisent... Une angoisse dans l'insensible parfaitement relatée.

La mort est aussi très présente dans la nouvelle de Richard Mesplède Quinte Flush. Un desperado est recherché par des chasseurs de primes mais échappe à tous ses attaquants de façon plus surprenantes les unes que les autres ! Et la dernière, et la fin... magistrale ! Un coup de cœur pour l'idée de cette nouvelle, renversante ! Il fallait l'oser, décrire l'Ouest, un pays tel le Mexique ou l'Amérique, pendant le Far West. Un héros à l'accent insupportable et désagréable à lire, un saloon, une ambiance de sable et de poussière et enfin des actants étranges, si radicalement opposés qu'on se demande d'où ils sortent... Et on finira par l'apprendre ! En résumé, une imagination débordante qui occupe l'esprit et sert le bluff ... "Poker-face" comme on dit là-bas, un visage impassible du dur à cuir, le joueur qui gagne grâce à la douceur de son esprit, la simple envolée de ses idées vers des histoires, de belles histoires, qui paraissent réelles et qui nous entrainent nous aussi ... Tel l'auteur qui imagine sa diégèse ! Chapeau bas ...

Nous voilà presque arrivés au terme avec Samba Luna de Ombeline Duprat, pour public averti ! Mise en scène d'images sexuelles déroutantes pour servir une trame fantastique... Et pourtant ! En suivant François, 40 ans, parmi le carnaval de Salvador, où les bronzés ne sont couverts que par d'insignifiants vêtements, bouts de tissu dévoilant plus qu'ils ne cachent les désirs des âmes au travers le frisson des corps en chaleur, recherchant à assouvir le plaisir de la chair... Une ambiance chaude et endiablée, lourde et suave dans laquelle nous croirions être ! En rencontrant Luna, ce sont de véritables scènes érotiques que les deux protagonistes offrent malgré eux ... Mais quelle agréable surprise de voir comme l'auteur revisite le mythe d'une créature si connue de nous tous, un être fantastique inspirant la crainte et le fantasme qui ici prend un sacré coup de jeune. Une vraie réécriture d'une figure vieille comme le monde ! Et quel plaisir aussi de retrouver la femme, dominatrice, puissante, mais toujours tendre ...

Une note tendre retrouvée et amplifiée dans l'ultime nouvelle, Un homme fort de Cyril Carau. Ici le narrateur, prénommé Cyril, personnage fictif (ou bien réel, ambassadeur alors d'un récit autobiographique ?) relate la confession de son grand père, ou plutôt padre, comme on dit là bas, chez nous, pas si loin, dans le sud... Une confession transcrite de façon authentique et vraie, poignante. Entre guerre et paix, sang et amour, on ne sait sur quel pied danser. On a du mal tout d'abord à découvrir ces personnes, dures messagères de la réalité de la guerre, violentes et assassines, que nous devons suivre et tenter de connaître... Mais lorsque l'amitié s'immisce, ainsi que l'amour, dans ce monde de violence et de perte de soi, on est prit dans un véritable contraste. On découvre que grâce aux sentiments purs tels que l'amitié et l'amour, les hommes de sang se cherchent aussi et se retrouvent, pour enfin devenir eux-mêmes, s'assumer, vouloir vivre, enfin. Et la fin de la nouvelle est comme un choc dans la poitrine. Elle nous laisse vide et souffrant, comme le sont les personnages. Ainsi elle transmet les sentiments de ceux-ci, et nous voilà, prisonniers, à peu de chose de verser la fameuse larme...
Une douloureuse note finale qui tend pourtant à rappeler l'importance des sentiments purs et ce qu'ils savent provoquer en nous. Ainsi, la voilà, notre propre sensibilité, touchée au vif.
Comme le voulait notre guide.

Je finirais par ajouter que j'ai remarqué un véritable fil conducteur suivi par Elie Darco, responsable judicieux des choix décidés dans l'ordre des nouvelles qui implique et entraine l'affection qu'on a pour elles, et surtout le voyage qu'on apprécie de faire, et de partager, parmi ces mystères, grâce au forum et aux éditions Sombres Rets. Alors merci à Cyril, à Elie et aux auteurs, qui m'ont fait rêver et découvrir bien des univers surprenants de talents...

Mystères et mauvais genres fait partie de mes coups de cœur vendeur sur Fnac.com !

Lien vers la page du livre sur le site de l'éditeur :

Critique du Trash Pack de Guillaume Suzanne & Benjamin "Zariel" Chaignon

Version courte postée et coup de cœur des vendeurs sur Fnac.com :

Fantastique coup de cœur postrash-lecture !

Le récit en deux novellas de Guillaume Suzanne et Zariel nous emporte dans une aventure hilarante et indécrochable, entre fable écolo et délire aux reflets d'acides, c'est un coup de cœur à diffuser largement. Adressé à tous, il ne manque pas de faire sourire, et réfléchir un instant. Arrêt sur image, pause, regard sur notre société. Des aliens fraichement débarqués sur Terre, les trois bras tendus dans une philanthropie salvatrice, apportant leurs lots d'avancées technologiques au profit du développement de la race humaine et de la préservation de la planète Terre devinrent les ennemis de groupuscules virulents anti-Nods. Ils ont enlevé aux humains tout droit de polluer leur planète, bousiller leur santé, et commettre des erreurs mortelles, ou des guerres inutiles, en résumé : ils ont perdu leur libre arbitre mais ont gagné de précieux compagnons : les CoDets, organismes vivants ressemblant à des poubelles métalliques, couvercles inclus, ayant pour vocation d'ingérer les détritus des cités humaines. Cette découverte a suscité ma curiosité et réveillé mon humour. Retournée dans ma lecture et mes attitudes livresques, après avoir vu deux poubelles philosopher sur l'évolution, plus rien ne m'étonnera. Ou alors, il faudra être sacrément fort pour détrôner THE Trash Pack.
 Ma critique version longue et détaillée qui présente ma franche appréciation de ce joyau de la "SF burlesque", il parait !
 The Trash Pack - Guillaume Suzanne & Benjamin "Zariel" Chaignon

J'ai eu l'honneur de recevoir lors d'une collaboration avec la maison d'édition "Griffe d'encre" le très célèbre et non moins rare "Trash Pack", cette édition ultimement illustrée de la saga (constituée de deux volumes et d'un carnet collector hors série) issue des esprits tordus de Guillaume Suzanne et Zariel. Je remercie vivement Menolly de m'avoir donné envie de découvrir les productions Griffe d'encre grâce au net, et surtout de m'avoir fait parvenir un exemplaire de ce bijou, aussi attendu que le graal en ma demeure (et non le mal en la demeure...).

Béni soit le jour où les grands esprits tordus de ces deux artistes se sont retrouvés embarqués dans la création et l'imagination de cette histoire, faisant débarquer les Nods sur Terre les trois bras tendus dans une philanthropie salvatrice.
Mais qui sont les Nods? Des aliens venus de Nodule, à la technologie supérieure, et omnipotents vachement loin (selon leurs propres termes). Munis de 3 yeux, 3 bras, 3 appendices postérieurs baignant dans leur jus de glog, contenus dans des sphères incassables (vachement loin aussi). Ces charmants personnages ont donc étudié les hommes et ont découvert que la race humaine était assez évoluée pour établir un contact et bénéficier de leur savoir. Après une communication instaurée entre les gouvernements et les Nods, ceux-ci ont décidé d'installer une ambassade dans chaque pays, et leur quartier général au sein de la capitale Française, près d'un monument qui leur "rappelait chez eux". Apportant leurs lots d'avancées technologiques au profit du développement de la race humaine et de la préservation de la planète Terre, ils devinrent les ennemis de groupuscules virulemment anti-Nods. Il faut les comprendre : ces aliens leurs ont enlevé tout droit de polluer leur planète, bousiller leur santé, et commettre des erreurs mortelles, ou des guerres inutiles, en résumé : les humains ont perdu leur libre arbitre.

A ce stade, on peut se demander où est le hic, et pourquoi tant de haine? Ou bien adhérer au CRABE et autres associations anti langoustines (on se croirait parfois dans District 9, avec les fameuses crevettes venues du ciel et échouées sur Terre !). On peut peut-être imaginer la crainte et la réticence du héros, Arnold, conducteur de maison-taxi-volante, bercé sans le savoir par un air de Jennifer "y'a comme un hic" (qu'est-ce qui va m'tomber sur le coin ? ...) qui anime son existence.
C'est dans la 1ère novella, Les poubelles pleurent aussi, que l'on rencontre Arnold, notre protagoniste débraillé, et son acolyte : Betsy, la coDets. Betsy, c'est la voix de l'oeuvre, la voix de la raison, la voix de la sagesse et de l'avenir. Tout ça dans une poubelle. Elle fait partie des milliers de CoDets, organismes vivants ressemblant à des poubelles métalliques, couvercles inclus, ayant pour vocation d'ingérer les détritus de la planète, cadeaux offerts pas les Nods aux hommes, afin de nettoyer au possible les cités humaines. Mais il y a aussi Etienne Siphon, tristement célèbre sous le nom de Léonard Véga, mauvais acteur et faux président engagé pour berner la population et être la marionnette d'un premier ministre ambitieux. Pas de chance pour lui, Etienne l'était aussi. "Navrantissime chef d'Etat aux nœuds de cravate approximatifs/ digne représentant de sa race" c'est en bousculant son ex-assistante Célia, qu'il fit entrer la jeune femme dans le groupe de héros, apportant une touche de féminité au sein de la deuxième novella Les poubelles pleurent encore, au côté de la désormais célibrissime Betsy.

Dans les deux tomes de cette aventure, c'est cette équipe de branquignoles que nous suivons sur Terre ou dans l'espace, découvrant à leurs côtés les particularités des espèces peuplant la galaxie, avec pour but ultime de sauver l'humanité, qui finalement finira par réussir seule ce auquel elle excelle (à savoir fliquer son monde, pour rester polie), et qu'on va les voir atteindre le second but ultime (oui c'est possible), sauver les poubelles.
Les deux acolytes ,vous l'aurez entrevu je l'espère, ont réussi à nous emporter avec humour débordant dans une aventure sans queue ni tête, et pourtant avec un début et une fin, mais faite de digressions et autres discours hilarants, qui réveillent notre curiosité grâce aux références en tous genres, des Martiens de Fredric Brown au métal "létal" de Pantera (à ne pas mettre entre toutes les mains). Des notes indispensables et pourtant inutiles qui nous font partir sur Nodule ou Cocoon (la planète des Codets), des jeux de mots à couper au couteau ,ou au fil à couper le jus de Glog ( "ingénieux système que les autorités appliquent aux mauvais payeurs", servant également à couper " le téléphone aux abonnés absents, les vivres aux pauvres ou la tête aux citoyens incivils.") et des dialogues qui se perdent dans... on ne sait où on va, mais c'est drôle !

Entre fable écolo et délire aux reflets d'acides, le trash pack est à diffuser le plus largement possible à bon coups de grilles synapses Nods. Jamais ennuyeux, quand on a commencé, on voudrait ne plus le lâcher. Et le lire. On en passe du temps à lire des extraits à nos proches ! Des extraits hilarants, caricaturant mais tellement véridiques ! Des moments de remise en cause, jamais dégradants, mais frais et parfaits. De plus, les novellas peuvent être adressées à tous âges, enfants comme anciens, elles ne manqueront pas de faire sourire, et réfléchir un instant. Arrêt sur image, pause, regard sur notre société.

Guillaume Suzanne et Zariel ont suscité ma curiosité, réveillé mes rires et mon humour si longtemps endormis, qui hésitaient à ressortir au gré des pages. Ici, l'humour est constant, omni...présent. Retournée dans ma lecture et mes attitudes livresques, comme a dit Arnold Sextan, après avoir vu deux poubelles philosopher sur l'évolution, plus rien ne m'étonnera. Ou alors, il faudra être sacrément fort pour détrôner THE Trash Pack.


Ces deux novellas sont accompagnées dans le pack du Guide de la poubelle galactique, écrit et étoffé par sa Détritissime Betsy, CoDets voyageuse, fan de ragea et défenderesse de l'humanité. On a pu trouver des extraits du guide dans la 2ème novella Les poubelles pleurent encore, des études de Betsy sur le genre humain. Etonnamment, on ne retrouve pas ces études dans le guide, mais cela évite judicieusement la répétition de ce qui a déjà été lu dans la novella. Le guide a tout son intérêt dans le pack, puisque, ponctué des illustrations de Zariel, il rend compte idéalement des différentes espèces qu'on avait du mal à visualiser à la lecture des novellas. Sans oublier les descriptions hilarantes de ces différentes strates de l'évolution, en passant par la très primitive espèce humaine, ou "calamité galactique hors normes", à "la fâcheuse marotte de tout saloper sur son passage" jusqu'au séduisant Réfleur, ce représentant unique d'une espèce mystérieuse, "éternel, ce qui ne veut pas dire qu'il soit immortel, si vous saisissez la nuance." Offrant l'intégralité du conte "CoDet et le déchet magique" ou des comptines enfantines de bébés poubelles, le guide révèle surtout, postrash, les coulisses de la création de l'aventure. Le Big Bang absolu.

THE TRASH PACK - Guillaume Suzanne et Benjamin "Zariel" Chaignon - Editions Griffe d'encre 2010
Les poubelles pleurent aussi - 2008
Les poubelles pleurent toujours - septembre 2010
Le guide de la poubelle galactique - septembre 2010

The Trash Pack : coup de cœur à la commande, fantastique coup de coeur postrash-lecture. 

MOT DE PASSE : ZARIEL

lundi 26 décembre 2011

Critique le Livre de Saskia, de Marie Pavlenko, coup de coeur

Le livre de Saskia
Marie Pavlenko
Editions Scrinéo


J'ai reçu un exemplaire du magnifique Livre de Saskia lors d'un partenariat entre la maison d'édition Scrineo Jeunesse et le forum. Je souhaite les remercier vivement, car comme pour beaucoup d'autres, Saskia fait partie de mes coups de cœur de cette année !

Une histoire haletante qui rend aussi accro que les Harry Potter, les royaumes du nord, les Artémis Fowl ou autres séries d'Erik L'homme... Saskia s'inscrit dans la lignée des plus grands, parmi les séries les plus marquantes. J'ai tellement hâte de lire la suite !!!! Je me la procurerai sans une seconde d'hésitation !

L'histoire de Saskia, c'est l'histoire d'une jeune fille adoptée qui vit de façon banale et joyeuse avec sa mère adoptive et son inséparable chien, non loin de la capitale. Déjà bouleversée par son changement de lycée, qu'elle n'est pas sa surprise lorsqu'elle rencontre deux inconnus, le mystérieux et séduisant Todd, et la belle Mara, froide et pourtant si douce à la fois, qui semblent débarquer dans sa vie sans plus vouloir en sortir ! Déboulent avec eux toutes sortes de questions : quelle est la véritable origine du bracelet que Saskia porte à son poignet alors qu'elle a été trouvée devant l'orphelinat? Où sont ses vrais parents et que sont-ils devenus? D'où sort-elle ces réflexes et ces capacités hors du commun? Pourquoi est-elle poursuivie par d'inquiétants personnages ?

Ce fut une superbe découverte pour moi, ce récit fantastique jeunesse qui sort des clichés et exploite des thèmes qui n'ont pas encore été abordés. De façon précise et minutieuse Marie Pavlenko tisse le monde des Enkidars, ces créatures dont elle est la génitrice. Elle aborde des questions sur les sentiments, l'amitié et l'amour-passion impossible et douloureux, la mort, mais aussi l'amour maternelle envers une mère adoptive. Des réflexions sur l'amitié et la jeunesse qui ne peuvent que toucher les jeunes à partir de 13 ans, en quête d'identité et de réponses, tout comme Saskia qui interroge le monde et ses proches, à la recherche d'explications, de lumière.

On peut voir les points forts de ce récit dans la naissance de personnages attachants et inoubliables comme Todd, Saskia, Mara, Domitille, Julie, la Maman de Saskia et autres adjuvants... Décrits et élaborés de façon précise et vivante, ils donnent l'impression d'être réels, et on aimerait les croiser au coin d'une rue. Todd est l'homme protecteur, sage et pourtant imprévisible, qui exprime l'amour dans tous ses gestes mais qui reste mystérieux et inaccessible par la rareté de ses paroles, ne dévoilant ses sentiments que par ses décisions et ses actions. Présent partout dans la vie de Saskia, il est le soutien dont nous pouvons tous rêver, disponible et là en cas de besoin, sur tous les fronts.

Indispensable et pourtant insaisissable, comme Saskia, on aimerait s'en détacher par colère due à l'ignorance, mais jamais on ne peut s'y résoudre : il attire l'héroïne et le lecteur, irrémédiablement.

Mara quand à elle malgré sa proximité et sa promiscuité avec Saskia, sans cesse sur ses talons, est pourtant la personne la plus insaisissable du roman ! On ne peut savoir réellement ce qu'elle pense. Mystérieuse et pleine de secrets, elle arrive cependant à se lier d'amitié avec Saskia et on apprécie de voir ce lien se tisser, mais on reste toujours sur nos gardes, attendant un évènement, quelque chose qui manque et qui pourrait les rapprocher d'avantage. Un soupçon d'honnêteté?

L'écriture à la première personne du singulier nous permet d'être au coeur des pensées de Saskia et surtout de ressentir sa panique et ses interrogations. L'écriture est simple puisqu'elle transmet les pensées de la jeune fille, mais cependant, l'amour qu'elle ressent nous permet de ressentir ses émotions et ses sentiments afin de la suivre de façon douce et surtout entrainante. Lorsqu'on a attrapé Saskia, on n'a plus envie de le lâcher. Je ne l'ai lu qu'en 2 fois, à deux doigts de faire une nuit blanche sur ma lecture. Il se lit donc très rapidement et facilement. C'est simple : on ne peut la laisser, il faut découvrir la suite ! Et c'est dans cet état que j'étais à la fin de ma lecture : parfaitement interrompue, haletante, elle provoque un effet d'attente insoutenable.

La découverte d'une des meilleures séries dans la littérature jeunesse. Immanquable pour les afficionados du genre. 
Le livre de Saskia est un de mes coups de coeur vendeur sur Fnac.com 
Site officiel de l'auteur : http://livre-de-saskia.com/

Critique pour le dernier week-end, de Terry Tremblay

Le dernier Week-end 
Terry Tremblay
Editions Praelago

J'ai reçu "Le dernier week end" de Terry Tremblay dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Praelago. Ayant des parents divorcés, le résumé m'a intrigué, pensant que je pourrai entrevoir les sentiments du héros, mais j'étais loin d'imaginer ce que j'allais rencontrer : les personnages et leurs histoires hors du commun...

Un divorce comme une plaie, les espoirs d'un jeune garçon voulant nouer une complicité avec son père grâce à leur nouvelle vie ensemble à Toulouse, qui se retrouvent brisés lorsque celui-ci rencontre la nouvelle amie de son père, ex prostituée à l'attitude exaspérante... Des chamboulements qui modifient totalement ce qu'imaginait Eric pour sa nouvelle vie, et qui le forcent à envisager une cohabitation au sein d'une famille composée. Il rencontre sa demi soeur, Julie, qui emménage avec lui. Celle qu'il ne considérera jamais comme une sœur.

Julie est une véritable découverte pour lui. "Sa"Julie est parfaite, radieuse, éblouissante. Elle lui apporte tout ce qu'un jeune homme en devenir peut espérer. La connaissance de l'amour, des relations charnelles et de la vie adulte. Julie est au centre du récit comme au centre de la vie d'Eric. Sa vie change totalement lorsque celui-ci la rencontre et tombe amoureux d'elle, et nous, lecteurs, nous sommes totalement entrainés dans le sillage de Julie, de ses décisions, de son lien avec Eric, et de ses incertitudes omniprésentes. On s'attend dès le départ à lire la banale histoire d'une famille recomposée, où chacun se découvre, s'apprécie, et apprend enfin à vivre ensemble. Mais ici, chez Jean et Eric, lorsqu'Eva et Julie s'installe, la cohésion ne sera jamais au rendez-vous. On peut y croire certaines fois, mais les interactions entre les personnages, surprenantes, sont telles que la situation vient à être bouleversée, et jamais le bonheur n'apparait dans cette famille.
L'originalité de l'histoire tient dans la complexité des personnages, forts de leurs tempéraments et de leurs vices imprévisibles qui viennent bouleverser sans arrêt le cours des évènements. On ne s'attend pas aux changements, totalement inattendus, et on est emportés dans les conséquences de leurs actes, tout autant que les personnages, mais en tant que spectateurs impuissants et effrayés.

Dans ce récit, on est témoin des conséquences des défauts de l'homme, ou des relations humaines. Les liens sociaux qui se tissent tant bien que mal. Les ravages que peuvent créer des liens tissés à contre cœur, des relations instables et provocatrices de rapports de plus en plus détériorés. Les incompatibilités entre des êtres qui ne se parlent pas et croient être en relation alors que leurs vices restent des obstacles à leurs relations.
On découvre des défauts comme le comportement violent dû à l'alcoolisme, le mensonge par omission, les secrets de familles et le "manque de communication", la manipulation malsaine d'une femme sur les hommes, les conséquences de la drogue et des fréquentations douteuses qui ont forgé des esprits sournois...

Le texte semble être organisé comme le recueil de deux témoignages racontés par un confident qui les a reçus, mais on ignore à la lecture du récit de qui il s'agit, on ne le découvrira qu'à la fin. Les deux témoins qui se confient à cette instance narrative invisible semblent à l'aise pour se confier, ils ont confiance et décrivent les moindres petits détails et émotions, comme si ils revivaient les scènes de l'histoire. Ce sont directement les témoignages de ces deux personnes, Eric et Julie, que l'ont lit au fil des pages, entrecoupés au début et à la fin par l'instance narrative qui les a reçus. Ces témoignages directs donnent plus de force et de véridicité aux propos puisque ce sont ceux qui ont vécu l'histoire qui la raconte, au plus proche des sentiments d'alors.

Eric est le premier narrateur du récit, et le héros. Jeune garçon de 15 ans, il s'installe avec son père, alors que sa mère et sa sœur restent à Bordeaux. Il est heureux de se retrouver seul avec son père qu'il adule. Ancien militaire, fier guerrier, homme qui le protège depuis toujours, il n'a aucun défaut à ses yeux, et espère apprendre tout de la vie à ses côtés. C'est parce qu'il adule tellement sont père qu'il sera totalement ébranlé lorsqu'il découvrira sa véritable personnalité, ses secrets, et les véritables raisons du divorce avec sa mère.

Jeune et impétueux, Eric misera tout sur Julie et sa relation avec elle, mais c'est un personnage à la limite de la folie, qui alterne des passages d'extrême lucidité et de folle violence. Narrateur offrant ses souvenirs, mais garçon totalement perdu dans ses sentiments, il offre au lecteur le récit de sa vie, et montre en quoi les rencontres et les décisions peuvent bouleverser le cours de l'existence. Il revient sur ses erreurs et semble comprendre où elles ont été, et pourquoi il était sur la mauvaise voie, à certains moments. Cependant, il est aussi heureux de revivre les bons moments avec Julie dans ses souvenirs.

Julie, jeune femme d'environ 21 ans, est la deuxième narratrice du récit, qui décrit ses souvenirs et ses ressentis. Fière de son corps et de sa personnalité, elle se connait, et a déjà les moyens de manipuler les hommes. Elle a vécu des moments difficiles, ayant été élevée en foyer, loin de sa mère, n'ayant jamais eu aucune vraie relation avec elle, la jeune femme s'est élevée seule, au gré de ses rencontres et de ses aventures. Elle a rencontré des hommes et des femmes qui lui ont montrée les possibilités du corps et ce qu'il permettait d'obtenir, comment séduire et manipuler. Lorsqu'elle rencontre Eric, c'est tout de suite l'envie de séduire le jeune garçon qui l'anime. Elle utilise son corps et sait le troubler. Mais c'est le trouble qui l'envahit à son tour lorsqu'elle pense tomber amoureuse de lui. Avec sa peur de la vie, des hommes, de la stabilité, et de prendre des décisions pour son avenir, elle vit en perpétuelle fuite, et donne peu de chances à sa relation avec Eric. Certes plus jeune, il lui apporte la possibilité de vivre au sein d'une famille, et d'en former une plus tard. Mais Julie, ayant bien trop peur de s'engager, se rappellera son passé, et se servira de son expérience pour faire ses choix d'avenir. Sa peur des hommes et sa connaissance de leurs vices ne lui permettront pas d'être heureuse, mais lui permettront de protéger sa vie, ce qui reste le plus important pour tout homme, plus que personnage.

Jean, le père d'Eric, est un homme qui a voulu se donner une deuxième chance dans la vie, mais aussi une deuxième chance à Eva et à sa fille. Homme profondément généreux, ouvrant ses portes à de nouvelles arrivantes, il va pourtant tout perdre à cause de son alcoolisme, le rendant violent, et va recommencer à perpétrer les mêmes erreurs que dans sa relation passée. Homme détruit, qui se reconstruit, il sera de nouveau détruit par ses vices, et achevé par le mal qu'il apporta sur les nouvelles femmes partageant sa vie.

Eva est un personnage flou dans l'intrigue. Nouvelle compagne de Jean, ancienne droguée et prostituée des rues de Toulouse, on sait seulement qu'elle ne veut pas travailler mais semble se prélasser. Pourtant elle essaie d'avoir les qualités d'une femme d'intérieur dans son nouveau foyer, préparant de temps à autre le repas et s'occupant de la maison. Mais son inaction dans la vie de la maison et dans ses rapports avec Eric restent un point provocateur des violents bouleversements du foyer. On ne sait pas grand chose sur cette femme, mais on peut expliquer cela car les deux narrateurs ne sont pas proches d'elle. Julie n'a retrouvé sa mère que depuis quelques années et n'a pas de véritable relation avec elle, même si elle souhaite la protéger, et Eric la rencontre lorsqu'elle vient vivre avec lui et son père, alors qu'il est récalcitrant à cette nouvelle venue et ne souhaite pas en savoir plus sur elle. C'est pourquoi on a peu d'éléments sur ce personnage...

La mère d'Eric, Agnès, et sa sœur, Laura, lui permettent de garder un pied dans la réalité de la société et des vraies valeurs familiales. Lorsqu'il retourne chez elles, il renouent avec les liens familiaux et retrouve un peu de bonheur, même si ses souvenirs avec Julie le hantent.
L'auteur semble écrire un récit tiré d'une histoire vraie, mais on ne sait pas d'où vient cette histoire, si c'est lui qui a reçu les témoignages ou bien si il les véhicule pour les transmettre. Son écriture est simple. Pas fluide ou coulante, elle est facile, ponctuée de phrases choc, issues des pensées des deux personnages narrateurs. Des mots coupants comme les pensées et les jugements nous montrent la violence de leurs sentiments. Le vocabulaire n'est pas recherché, peut-être parce que ce sont les témoignages de deux jeunes gens qui sont racontés, ce qui implique un langage simple et qui peut être lu par tous.

Dans ce récit, on a un portrait négatif et péjoratif des femmes, désavouées et violentés par les hommes. On peut choisir de les détester comme Eric et Jean, ou bien on peut choisir de les soutenir, de les plaindre et de les comprendre, comme lorsque Julie se demande pourquoi les hommes s'acharnent sur elle et sur sa mère, pourquoi les hommes s'acharnent sur les femmes. Certains passages peuvent être durs à lire par leur connotation violente et sexuelle, mais le fait que c'est tiré d'une histoire vraie donne une puissance aux épisodes, qui peuvent choquer, car on se demande comment cela a pu se passer.

Ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains. Il faut s'accrocher, et pouvoir lire des scènes adultes, qui peuvent choquer le lecteur. Les attitudes et les décisions des personnages créent des bouleversements tellement violents dans la vie, que de telles conséquences valent d'être lues, et envisagées. L'auteur semble vouloir donner des visions des dégâts créés par le manque de communication et les rencontres. Un livre étonnant, remettant en cause la nature de certains liens familiaux, qui aurait mérité d'être peaufiné par une orthographe irréprochable. Malheureusement, le correcteur travaillant sur ce manuscrit a semblé lâcher l'affaire sur certains chapitres. Une correction douteuse qui a enlevé un certain plaisir de lire et qui a donné l'envie de prendre le crayon pour noter les fautes... Vraiment trop nombreuses ! La correction est étonnamment irrégulière : on peut trouver une vingtaine de fautes dans le chapitre 2 et 3, puis plus aucune dans le 4, puis de nouveau dans le suivant, puis plus dans celui d'après ... Le récit de Terry Tremblay aurait mérité une finition plus aboutie, après ce tel bouleversement de sentiments dans lequel il nous emporte ! Une vision de la vie, de l'homme et de la famille étonnamment retournée par la tempête du divorce, et de la nouvelle vie qu'il peut offrir, à exploiter !

Critique de Clothile et Adhémar de Adeline Arénas

Clothilde et Adhémar
Adeline Arénas
Editions la Bouquinerie
En licence de Lettres à Valence, j'ai rencontré la jeune auteure Adeline Arenas. C'est avec empressement et envie que je lui ai proposé de chroniquer sa première parution, Clothilde et Adhémar, légende de Crussol.
C'est grâce au partenariat de A&M et de la maison d'édition la Bouquinerie que ces critiques ont pu être possibles, et c'est pour cela que je remercie vivement les deux organismes pour avoir participé à me faire découvrir ce récit.

Celui-ci nous entraine dans un Moyen Age où le décor importe peu, finalement, pour l'histoire. Cette aire de beauté naturelle et de médiévisme pose l'atmosphère, une ambiance poétique et légère. Loin de la pesanteur des lourds murs du château de Crussol, c'est la vivacité et la liberté des contrées sauvages, entre deux galops, qui nous charment, lorsque les personnages se retrouvent, et se découvrent ...

Adhémar, personnage mystérieux et envoutant, intrigue et obsède la belle et jeune Clothilde, et nous, lecteurs. C'est avec intérêt et envie que nous souhaitons connaitre ses secrets, tous comme les personnages l'entourant. Et c'est tout simplement que nous sommes entrainés dans le sillage de leurs chevaux, et dans l'histoire du jeune homme, enfouie au cœur de ses yeux.

L'écriture de l'auteure, fluide et facile, mais pour autant juste et correcte, permet à tout un public de découvrir ce trésor, disponible pour tous les lecteurs, souhaitant avoir peur, de plonger dans le médiéval, ou découvrir une passion déchirante.
Les premiers chapitres peuvent paraître lents, et l'histoire difficile à se lancer, mais les chapitres courts, délimités par des épisodes de la vie au château, permettent de lire rapidement et agréablement, et peu avant la moitié du récit, le fantastique nous prend et nous tient, ne nous lâchant plus, ce surnaturel mêlé d'épouvante, mais décrit de façon si poétique, nous capture, et ne nous relâchera qu'à la fin de la légende. Une légende originale et inédite, bercée par des figures mythiques de créatures horribles, qui n'effraie pas mais au contraire, attire. Car nous comme les personnages, nous souhaitons connaître le "fin mot de l'histoire" et ainsi sommes transportés dans les murs du sombre château de Crussol ...

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Critique de La maison de Londres de Lydie Blaizot

La maison de Londres
Lydie Blaizot
Éditions le Petit Caveau

Je tiens tout d’abord à remercier la maison d’édition du Petit Caveau qui a eu la gentillesse de m’envoyer un exemplaire de cet agréable et surprenant ouvrage…

Ce livre et son récit m’ont plu, il faut le dire. A la lecture du résumé j’avais été emballée par cette histoire de vampires et de leur homologue gaffeur. J’attendais de commencer ma lecture avec impatience, et lorsqu’enfin je pus m’y mettre, je constatai vite que j’avais beaucoup de mal à
arrêter ma lecture pour continuer de vivre sans la compagnie des personnages…

Lorsque je tournai les premières pages, je vis quelques coquilles et m’en inquiétai, mais ces erreurs ne réapparurent pas dans la suite de l’ouvrage. Après un lent démarrage, une observation neutre des personnages et de leur environnement, Londres au 18ème siècle, enfin on entre dans leur vie et dans leur intimité, on comprend leur singularité. Ainsi nous voilà entrainés dans leur monde, celui des vampires et des responsabilités dues à leur condition et à leur poste vis-à-vis de leur quartier général, la Maison de Londres. Lorsqu’on rencontre Donald Crump, on est pas surpris par le personnage, on a pas envie d’en savoir plus. Et c’est en cela que l’auteur commence son travail d’orfèvre sur tout le récit, l’animer et le ponctuer de détails et de nuances qui font son originalité. Car c’est avec ces détails que l’intrigue avance et que le lecteur est totalement pris dans l’histoire. Chaque écrivain doit arriver à un instant à la question : comment faire pour que le lecteur soit pris dans le récit ? Et bien Lydie Blaizot a trouvé la réponse, car avec ses personnages, on ne peut que les suivre, comme leurs propres victimes, irrésistiblement attirés par leur charme et leur charisme
indiscutables…

En effet qu’on suive le charmeur et ancien militaire Arthur Ruterford, le guindé Lord Ruppert Haversham, ou bien l’ancien docteur français Hubert Michel, chacun a ses propres qualités et ses propres défauts, dues à sa malédiction vampirique, qui nous pousse à leur vouer une certaines admiration, mais surtout une grande affection.

Les aventures de ces héros si bien accompagnés et adoucis par des personnages tels qu’une femme institutrice, une enfant ou un chien, nous entraine du vieux Londres avec toutes ces ruelles plus ou moins fameuses jusqu’à la campagne et dans un vieux monastère. L’intrigue ne perd jamais de
son intérêt et ne s’essouffle pas à mon goût. Finir un paragraphe incite toujours à un commencer un autre, la suite nous rattrape et nous voilà contraint de la dévorer !

J’avoue que j’aurai aimé que la lecture dure plus longtemps, car mon affection pour les personnages perdure au-delà du livre, ils semblent m’accompagner dans mes gestes du quotidien quelque fois, une remarque du Lord ou une citation de Shakespeare comme il aime le faire me vient en tête, et je peux me dire « qu’en penseraient-ils ? », cela parait extrême, mais on vient à envier le lien d’amitié très fort qu’il y a entre les « trois mousquetaires » vampires, très liés, fidèles à leur amitié et à leur loyauté envers la Maison de Londres.

Merci, les Editions du Petit Caveau, et j’aimerai lire une suite avec un très grand plaisir…

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Critique de Requiem d'Automne, de Brad Coleman

Requiem d'Automne
Brad Coleman
Kyklos Editions 

Suite à la lecture de Requiem d’automne, la première chose que je souhaite faire, c’est remercier la maison d’édition Kyklos. Grâce à ce genre de partenariats, vous prouvez que vous croyez en l’avenir de la Littérature, et l’avenir de ses lecteurs. C’est ce qui nous redonne l’envie, aux lecteurs ou étudiants Littéraires comme moi, de continuer à prendre plaisir dans la découverte de nouveaux talents. Ainsi je vous remercie de nous faire confiance, et surtout de prêter attention à nos avis, de façon si généreuse !

Vient ensuite mon avis, ce livre étudié et scruté en large et en travers, a subit mon étude scrupuleuse de la Littérature, victime de mes critiques, après avoir été victime de mon attachement ! Attachement étant le mot qui convient : Requiem d’Automne m’a suivie partout, bien plus que placé dans mon sac, prêt à être lu dès qu’un instant propice se présentait, il était dans mon esprit, me ramenant à lui, à son histoire, à cette envie de découvrir la suite, les personnages, les rebondissements, le dénouement…

Rien d’étonnant au vu de la qualité de la fiction : prenante et envoutante, elle ne serait repousser un lecteur potentiel, le résumé nous donnant tant envie de la lire ! Entre « la soirée de l’étrange » et « esprit criminel » les
esprits les plus cartésiens n’ont qu’à bien se tenir ! Les phénomènes paranormaux nous emportent, nous forçant à nous interroger, le mystère nous prend et finit par rencontrer un obstacle, son ennemi fatal : l’enquête policière.
Car qui mieux que le chercheur de preuves et d’explications logiques ne saurait trouver une réponse à l’énigme entourant le héros ? Les événements inexplicables nous emportent pendant les deux tiers du livre,
échouant à la fin en un petit retour vers le scientifique et la psychologie : étude des comportements humains et des mobiles se mêlent ainsi aux hypothétiques fantômes et autres raps…

« D’énormes volutes noires se frôlaient, se bousculaient, s’écharpant sous une voute de fin du monde. » Ainsi Les premiers mots nous arrachent à notre vie réelle comme l’éclair aux nuages pour nous faire entrer dans la fiction : dès le Prologue notre attention est acquise. Dans les premières pages le style nous emporte, nous impressionne, mêlé d’images, de métaphores et de personnification, l’ambiance ne peut être ressentie qu’au paroxysme de l’angoisse et du suspens, tout comme le Requiem de Mozart à son acmé.

Cependant cette effusion de style prometteuse semble être sujette à de fausses promesses. Déception à la lecture, j’ai regretté le manque de continuité dans les efforts de l’auteur. En effet le début semble travaillé,
chiadé, pour faire ressentir l’ambiance oppressante du livre au lecteur, tout est fait pour y mener. Chaque mot semble être choisi, les vocabulaires sont tordus, éventrés, poussés au maximum de leur possibilités et de leur sens littéraire. Ce sont ces premières pages qui doivent capter l’attention du lecteur, c’est pourquoi on comprend qu’elles soient tant travaillées. Ce style semble pourtant pour le moins prometteur, car il donne dès le départ beaucoup de plaisir à la lecture, nous permettant d’accrocher à l’histoire. La persévérance des métaphores et du travail stylistique aurait contribué à garder l’ambiance « glauque » qui teinte le récit, ambiance qui se perpétue cependant grâce à l’apparition du paranormal, apportant à lui seul
toute sa panoplie d’angoisse ! Ainsi cette fin de travail stylistique n’est pas remarquable à la première lecture, étant remplacée par l’action, l’apparition de nouveaux éléments et les énigmes…

Les péripéties envahissent ainsi le récit : se suivant et s’entrechoquant, on les attend, on les espère… Tout comme le héros, nous sommes à l’affut d’une nouvelle apparition, ou bien disparition… Le récit ne laisse pas place à l’ennui, prenant, il tend à amener lentement au dénouement, sans lâcher le lecteur un instant, sans cesser de l’interroger. Interrogé sur ses idées, sur ses soupçons, sur ses croyances et ses mœurs, le lecteur est ici aussi objet, car interpellé dans ses convictions. Face aux univers du paranormal, du juridique ou de la psychologie, les mondes s’entrecoupent et se rejoignent  pour offrir une vue d’ensemble de la solution, amenant de manière haletante la fin !

Je finirais par conseiller à tous ce roman, presque inclassable, il offre des vues de personnages uniques, perturbants, et une intrigue différente du style policier. Ce roman nous interroge, sur tous les points : les protagonistes, les lieux, les ambiances, les intrigues, les croyances… A mettre entre toutes les mains d’adultes aimant la lecture ! Prenant plaisir à suivre les aventures des personnages, ce livre ne peut que plaire, car bien que dérangés, nous aimons nous interroger…

Manga : LOVELESS de Yun Kouga, aux éditions Soleil Manga !


LOVELESS de Yun Kouga, aux éditions Soleil Manga !






Le résumé de l'éditeur :

Lorsque Ritsuka, 12 ans découvre le message postume de son frère ainé Seimei indiquant qu'il a été victime d'un meurtre, il s'engage dans un monde sombre de sort et de magie. Accompagné du mysterieux Soubi, la recherche de la vérité et du meurtre de Seimei peut commencer ! Mais dans un monde où les mots ont un pouvoir incommensurable, comment croire en l'amitié ou au bonheur lorsque l'on porte le nom de loveless...

Mon avis :
Un magnifique résumé, qui me donne envie à moi ...
Ce manga, je l'ai eu gratuit tout d'abord, pour les deux premiers tomes, puis mon amoureux m'a offert quelques suivants.
Loveless, ou le pouvoir des mots. L'importance des mots est capitale dans ce manga, puisque c'est yaoi à tendance sheinen. Yaoi car il s'agit d'une romance entre hommes, incluant aussi parfois des romanes entres femmes, et des romances hétéro sexuelles. Sheinen, car on y trouve des combats. Des combats par les mots. Ces combats se font par équipe de deux contre deux. Dans chaque paire on trouve un combattant et un sacrifié. Le combattant envoie des attaques par des mots, et avec de la magie ce qu'il dit se répercute en dégâts physiques douloureux sur le sacrifice de son combattant adversaire. Le sacrifice vous l'aurez deviné, a pour rôle d'encaisser les coûts et les dégâts. Le combat s'arrête lorsque le sacrifié est à terre.
Ces binômes sont très complexes. Ils sont sous le joug d'une association mystérieuse, mais surtout les relations qu'ils entretiennent entre combattant et sacrifié sont très particulières. Entre amour, amitié, respect, dégoût, haine, ou bien simplement maître et esclave, puisqu'on apprend vite que dans toutes les paires, le sacrifice est considéré comme la figure d'autorité et peut ordonner, faire, et infliger ce qu'il veut à son combattant.
Sobi et Ritsuka forment une paire de ce genre, Sobi étant le combattant de Ritsuka.
Des éléments à intégrer, et encore, si l'histoire était si simple !
Complexe, mystérieuse, si bien ficelée, si longue à venir, mais tellement délicieuse !
Les rapports entre les personnages gentils/gentils, méchants/gentils sont savoureux à lire et découvrir, les révélations sur l'intrigue se dégustent lentement...
Car Loveless est un petit bijou. Qu'il ne fait pas lire d'une traite. Qu'il faut apprécier.
L'histoire étant assez originale, et la romance entre deux hommes pouvant surprendre, il ne faut pas se canter au premier tome. Ce n'est presque pas un vrai yaoi, car il n'y a pas d'actes sexuels, ni montrés ni suggérés. Tout est question de sentiments. Le premier tome peut paraître étrange, donnant quelques informations étranges à ingérer, mais justement ce premier tome est une scène d'exposition parfaite, montrant toute la complexité des personnages, toute la haine, la violence, la culpabilité, l'amour, la servitude et l'amitié...
Vous remarquerez surement les oreilles de nos jeunes héros. C'est une base du manga : les "enfants" qui n'ont pas encore eu d'acte sexuel ont des oreilles et une queue, soit de chien, soit de chat. Ainsi on retrouve des vieilles filles avec des oreilles ! Quant à ceux qui n'ont plus leurs oreilles, ils sont passé à l'âge adulte par cet acte physique.
Cela explique la fascination que nous même ressentant pour Sobi, car Ritsuka, encore à l'école, se sent lui même troublé par cet étudiant...



Un manga que je conseille à tous les amoureux de bds asiatiques !

Un univers fantastique noir et mystérieux, bien ficelé, où les mots ont tous pouvoirs... 

Coup de ♥ Personnage
ZERO




Zero, c'est le nom de paires spéciales. Spéciales au sein de l'association secrète des sept lunes.
Qu'ont elles de spéciales?
Elles ne ressentent pas la douleur.
Quand on sait que pour perdre, il faut que le sacrifié, acculé par la douleur magique causée par les sorts, tombe à terre... Comment faire pour gagner face à cette paire de ZERO ?
Telle sera la question et l'énigme à résoudre pour nos héros...
Réputés pour n'avoir aucun sentiments, car leur insensibilité à la douleur les déshumanise, les deux paires de zéro vont pourtant bien nous surprendre...

Un coup de cœur pour ces personnalités complexes, doubles, changeantes, mais complices avant tout...




Yamato & Koya

Les deux filles accrochées, folles l'une de l'autre. Un amour qui les déchire. Plus qu'une relation de combattant à sacrifié, d'esclave à maître, de coéquipières, d'amies... Un lien extrêmement puissant, intense et déchirant les unie.
L'idée d'être séparées les rend malade, l'idée de vivre sans l'autre, l'idée pour Yamato d'être remplacée auprès de Koya est insoutenable, et la pousse à penser au pire.
Un couple inséparable, une même âme et un même cœur.
On le ressent si bien, cette déchirure à l'idée d'être séparées ! Intense...


Yoji & Natsuo


Un ZERO étonnant ! Aussi sadique que Yamato & Koya, violent, attisant la peur... Et jouant sur la douleur.
Cependant Yoji et Natsuo surprennent. Passent du côté de Sobi, s'incrustent chez lui, deviennent accro aux jeux vidéos... On découvre des jeunes combattants élevés coupés du monde, dans leur académie, qui ne connaissent pas les petits plaisirs de la vie d'étudiant, entre autre... En squattage chez Sobi et son ami, collègue et colocataire Kyo, ils se découvrent, s'amusent, développent une forme particulière d'affection pour le combattant, peut-être une amitié ou une complicité...
En tout cas un moindre soucis de protection ou d'inquiétude se construit entre les ennemis et rivaux...



Deux personnalités particulières, agréables à découvrir, sous toutes leurs facettes...
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