mardi 6 août 2013

Critique Au sortir de l'ombre de Syven

Au sortir de l'ombre
Syven
Editions du Riez
Ma note : 3/5 ♦ 450 pages ♦ 22,90€

Résumé éditeur : 
Londres, 1889. La guilde d’Ae protège les aethrynes depuis des siècles pour qu’elles se consacrent à leur tâche : garder piégés dans leur ombre de sinistres monstres avides de massacre, les gothans. Lorsque la secte des némésis s’attaque à ces prêtresses, l’organisation est ébranlée par la traîtrise de plusieurs agents d’importance. Les traqueurs William, Christopher et Heinrich, qui sont chargés de la protection de lady Eileen pour une nuit, n’imaginent pas les enjeux de la chasse dont ils feront bientôt l’objet. Mais dans l’ombre d’Eileen, attentif, « Il » sait ce qui est sur le point de se jouer.

Ma lecture :
J'étais assez curieuse de découvrir le livre de Syven, depuis sa sortie. Je ne savais pas "qui" était l'auteure mais la couverture et le résumé m'attiraient. Les mois ont passé, et j'ai enfin pu avoir l'occasion de découvrir ce livre qui n'avait pas quitté ma Wish List. 

Je n'ai malheureusement pas été aussi emballée que je le pensais, parce que j'ai mis presque 3 semaines à le lire, par manque d'impatience (et d'envie), ce qui est.... énorme. Presque digne d'une panne de lecture ! Je savais que la noirceur du roman n'était pas exactement mon style de prédilection, mais j'ai adoré La maison de Londres, de Lydie Blaizot, et Le secret de l'immortelle, d'Alma Katsu, qui ressemblent, ils me semblent, puisqu'ils décrivent un univers sombre et complexe, faits de magie et de complots. 

Lorsqu'on découvre le récit, il est difficile de s'attacher aux personnages, nombreux, et peu avenants, surtout concernant Lady Eileen. Cependant la guilde d'Ae est intéressante, avec ses rouages, sa complexité et les différentes fonctions proposés à ses membres : on voit sa construction complexe avec la formation, les agents, les traqueurs, les prêtresses... J'ai aimé découvrir son fonctionnement, même sa compréhension était difficile à cause des multiples personnages, aux statuts différents, et des complots, dont ils faisaient parfois (souvent) partie... L'idée d'une Guilde où la force est donnée aux femmes est une idée qui marche toujours ! Difficile de ne pas y voir un effet d'échos à d'autres récits (Une célèbre chasseuse de vampires... et son conseil d'observateurs, hein !) mais Ae semble être plus complexe : on entrevoit dans la deuxième partie les jeunes prêtresses aspirantes et leurs professeurs, par exemple. 

J'ai aimé l'idée du Gothan : cette créature du chaos qui vit prisonnière dans l'ombre de la prêtresse aethryne. Le Gothan est terrifiant, il peut faire ressentir ses émotions et sa colère à la prêtresse, mais influe aussi sur son environnement en instillant la morosité parmi les personnes que croise la jeune femme. Enfermé dans son ombre et par sa volonté, cela la force à être forte afin de le retenir, et on semble entrevoir un supplice qui est une grande partie de l'enjeu du livre. Cette idée, autour du Gothan, je l'ai trouvée intéressante et innovante, mais trop dur à visualiser : on comprend plus ou moins que la créature est prisonnière et meurtrière, que le seuil est important (entre ombre et lumière, jour et nuit...) mais tous ces éléments sont difficilement expliqués, ce qui implique à faire des suppositions et, à vrai dire, je ne suis pas sure d'avoir très bien cernés les pouvoirs du Gothan, au final... Et ces suppositions m'ont gênée tout au long de ma lecture, car elles m'ont empêchée de comprendre pleinement ce que je lisais, et d'être plongée dans le récit, à cent pour cent.

Heureusement j'ai beaucoup aimé William, visiblement construit pour être apprécié : enfin un dresseur et ami des animaux dans un roman... Un nouveau type de héros qui n'est pas négligeable ! Il m'a semblé être le seul actif dans le trio de traqueurs, où William et Heinrich sont entre errance et papillonnage... J'ai trouvé que tous deux n'évoluaient pas et n'étaient pas surprenants. Et le récit, basé encore une fois sur un modèle de fuite perpétuelle de la part des héros, ne m'a pas laissé le temps de souffler et d'en apprendre plus, posément, et clairement, sur les héros et leur univers, ni sur les lieux qu'ils visitaient... Pourtant cette époque avait un tel potentiel ! Que j'ai visiblement raté.

Au final, ma petite déception est impliquée surtout par des goûts et des impressions personnels : je relève la qualité d'écriture de Syven et son imagination fantastique, mais je regrette sa mise en place trop sibylline. Le roman était sans doute trop noir et abstrait pour moi ... avec sans doute un manque de présence féminine. Indispensable durant mes lectures, il me faut une personnalité forte à qui m'attacher, et Lady Eileen, trop froide et stoïque, rarement faible ou révélant ses failles, n'as pas été mon amie pour cela ! Toutes les femmes, ici, sont dures, hautaines et calculatrices, je n'ai pas trouvé qu'elles aidaient l'intrigue qu'une quelconque façon. Je regrette sincèrement de ne pas avoir réussi à rentrer dans le récit et de m'être trop souvent ennuyée, j'ai l'impression d'être passé à côté de quelque chose de plutôt bon, que j'ai effleuré dans le style et l'écriture, mais pas dans l'univers. Et c'est là que j'ai envie de dire, pour la première fois dans une chronique... chacun ses goûts !

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