mercredi 28 août 2013

La BD ou le manga du mercredi : Ethnicity 01, de Tadano Nobuaki, série coup de coeur

La BD ou le manga du mercredi #1 

Ethnicity 01
 Tadano Nobuaki
Editions Doki Doki
Série coup de coeur
Sur le site de l'éditeurSur Babelio
Série en 3 tomes


J'adopte un concept de chez Mango "La BD du mercredi" et je l'adapte en BD ou manga du mercredi, puisque je ne lis pas assez de Bandes dessinées... Mais bien assez de mangas ! Je partagerai uniquement les BD sur son RDV chaque semaine. RDV là bas !
Résumé éditeur :
Dans un monde dévasté par la famine et les guerres, suite à un bouleversement climatique sans précédent, les populations vivent désormais repliées dans des mégapoles coupées de l’extérieur hostile. La paix et le bien-être y sont garantis par un contrôle drastique des citoyens : la moindre atteinte à l’ordre public est immédiatement sanctionnée de la peine d’exil. Niko, élève modèle, mène une vie exemplaire dans l’une de ces cités. Jusqu’au jour où, intriguée par le comportement d’un camarade de classe, elle s’aventure jusqu’aux frontières de la cité, là où s’étendent les terres inhospitalières, refuges des exilés que l’agitation commence à gagner...

Avant propos : Cette chronique sera rédigée selon une structure différente des précédentes, de manière plus poussée, recherchée et précisée. Ce n'est qu'un extrait du travail d'étude réalisé dans le cadre du séminaire de Littérature Générale et Comparée sur la Dystopie, pour mon travail sur le thème de "La misère comme catastrophe dans les dystopies contemporaine" sur 3 oeuvres dystopiques en différents formats : Nox, de Yves Grevet; Métronom, de Corbeyran et Grun, et Ethnicity 01. Sa taille, et son développement, en font donc un travail présenté de façon unique et inhabituelle sur le blog. 

Ma lecture : 
Présentation de la dystopie
Dans Ethnicity 01, de Tadano Nobuaki, un des seuls mangas dystopiques, Sensoram est une cité fortifiée qui ne connait ni la guerre ni la faim, et abrite des humains artificiellement créés. Ceux-ci grandissent en suivant les instructions de leurs e-pet, et respectant les lois très restrictives, pour ne pas perdre leurs "points de citoyenneté", débloquant liberté individuelle et privilèges. Des frontières sont construites entre la cité et les zones blanches, celles ou vivent les exilés. Matérialisées par de simples barrières dressées en travers des chaussées, elles prennent ailleurs la forme de champs de mines qui, foulées, actionnent les gardes-frontières, des robots armés baptisés crache-mort par les différentes ethnies.

L'E-PET est l'acronyme pour "Electronic PErsonnal Tutor", désignant l'assistant et la famille électronique attrbués à chaque citoyen à leur sortie du berceau éducateur de l'usine humaine. Il dispense aux citoyens, démunis de tous liens de sang avec qui que ce soit, un enseignement global allant de la manière d'enfiler ses chaussettes à celle de régler les différents en société. Ils correspondent à ce que appelons de nos jours père, mère, frère et soeur, voir professeur. L'E-PET communique habituellement par le biais d'un terminal portavle, mais peut s'afficher sur n'importe quel terminal public connecté au réseau, par exemple sur le guichet automatique des gares. Il assure également des fonctions de guide GPS quand le titulaire est en terrain inconnu. Il s'efforce d'éloigner son titulaire des zones blanches quand il se trouve à proximité de l'une d'entre elles. Si celui-ci continue malgré tout à s'en approcher, l'E-PET émet une alarme. L'obéissance conditionnée de chaque citoyen à leur E-PET laisse l'existence des zones blanches inconnue de tous.

Les points de citoyenneté définissent un capital de points apparaissant sur la carte de citoyen. La moindre contravention aux règles de la cité en entraîne la baisse, pouvant aller jusqu'au bannissement s'ils tombent à zéro. Si un capital intact permet à sont titulaire d'accéder gratuitement aux services qu'offre la cité, une baisse de points conduit à une discrimination publique. Les services deviennent alors payants ou conditionnés à des
démarches préliminaires. Dans la cité où aucune force de l'ordre n'est jamais instaurée, cet ingénieux système est le garant de l'ordre public. Ainsi les armes sont interdites dans la cité de Sensoram, les citoyens pensant qu'une réaction allergique à celles ci à été insérée dans leur code génétique (à juste titre, ou non).

La misère de cette nouvelle société 
Dans Ethnicity 01 on retrouve l'idée d'une véritable deuxième société, uniquement pauvre, dans les ethnies bannies dans les zones blanches. Secrètement opprimées et dirigées de manière inégale par l'état, les différentes zones blanches ne voient pas s'attribuer les mêmes privilèges. Alors que certaines ont de la nourriture, la plupart n'en ont pas, ce qui crée des guerres civiles entre les bannis eux-mêmes. Les armes étant sensées avoir disparues, l'état les a fourni aux exilés de façon insoupçonnée pour que ceux-ci puissent mener des guerre entre eux. Pour quelle raison laisser les habitants des zones blanches, déjà réduit à l'exil social, la perte des privilèges du citoyen, et des denrées offertes par la cité? Pour que les "anciens", les dirigeants de Sensoram, puisse se divertir en regardant les images de cette guerre entre exilés. Pour eux, induits en erreurs par une personnalité pervertie de l'état, il ne s'agit que d'un programme divertissant, telle une téléréalité, mettant en scène des personnes considérées comme étant déjà mortes depuis le jour où elles ont quitté Sensoram. Pour pimenter le jeu, les agents de la cité ajoutent temps à autres des armes, des denrées, des médicaments ou des bombes dans les zones blanches, répartis de façon aléatoire, mais toujours dans le but d'exciter la jalousie et les représailles entre celles-ci.

Une société prospère basée sur le malheur du plus grand nombre 
Dans le tome 2 d'Ethnicity 01, Nortréga présente un rebondissement (avec l'arrivée d'un meneur dans l'armée des exilés) dans les divertissements des anciens de cette façon " L'urgence, comme le savez, est le "recyclage" des non-comptabilisés devenus inutiles... dont le nombre est en constante augmentation. Les affrontements armés entre zones sont une des options possibles à ce "recyclage". Sans compter qu'ils présentent également l'avantage d'enrayer l'augmentation. Nous faisons donc d'une pierre deux coups. Puisque les guerres, uniquement présentes de nos jours dans les zones blanches, tuent. Ces combats d'utilité
publique ont aussi le mérite, et non le moindre, d'être un bon divertissement... même si je trouve que le casting laisse quelque peu à désirer. Ce qui m'amène donc... à vous parler de Kéo. Chef de l'armée des exilés." La vraie situation de misère dans Ethnicty 01, c'est donc celle que vivent les habitants des zones blanches. Utilisés comme distraction pour les anciens de Sensoram, et ignorés par les habitants, ce sont les outils-déchets d'une société parfaite en apparence. Mais qui cache une population bien plus nombreuse dans les bidonvilles, que celle vivant dans l'opulence de la cité où tout est gratuit et automatisé. La nouvelle société, celle des cités, idéalement complétée par les humains créés artificiellement, qui sont dirigés par leurs E-PET, offre une réalité et une vie totalement automatisés. Mais tous ignorent la vérité, n'ont pas l'authentique liberté de penser, et profitent d'une sérénité que n'ont pas les exilés. Les points de citoyenneté paraissant un système fiable et très pratique, il envoie tout de même les non-citoyens, ceux dont les points sont tombés à 0, vivre du côté pauvre de la cité, éloigné de tous, et oublié. Où ils deviendront les pions d'une guerre qui est un jeu pour les anciens...

Dans Ethnicity 01,on retrouve une société coupée en deux, où les riches, encore une fois, ignorent la situation des pauvres, des exilés, et vivent en profitant de leurs avantages. Alors que dans les zones blanches, les inégalités entre tous, pourtant plus ou moins au même stade, provoquent des guerres civiles entre ces exilés qui cherchent pourtant à survivre malgré leur situation miséreuse. Une excellente dystopie, forte de toutes les valeurs propres à ce genre. 

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