Critique partenariat
Le temps des héros
Tome 1 : Le feu bleu
Michelle Paver
Quatrième de couverture :
Hylas a grandi dans les Montagnes de Grèce, sur une terre sauvage, baignée se Soleil.
Pirra est la fille de la Grande Prêtresse. Elle a toujours vécu à l'écart du monde. Ils ne devaient jamais se rencontrer. Mais un point commun les réunit : tous deux sont en fuite. Elle, pour éviter un mariage qu'elle n'a pas désiré. Lui, pour échapper à des guerriers sanguinaires. Leur survier, ils la devront l'un à l'autre. Ainsi qu'à la Mer et ses créatures, parmi lesquelles un dauphin, un frère.Mon avis :
En voyant cette couverture, je m'attendais à lire un livre palpitant, entre mythologie et magie, où je ne pourrai reprendre mon souffle, entre les péripéties des héros, qui doivent fuir et se battre pour leur survie. Au final, je suis sortie de ma lecture avec un avis bien mitigé... J'avais oublié un détail : l'écriture bien particulière de Michelle Paver.
A considérer comme un avantage, ou un inconvénient, Michelle Paver a une écriture bien à elle, dont on a pu connaître les particularités dans sa première saga : Chroniques des temps obscurs. Justement, je n'ai pas été très surprise dans ce nouveau récit, car j'ai trouvé exactement les mêmes caractéristiques ! Un ton triste dès le début, des héros jeunes, qui ont seulement dix ans, et doivent se battre comme des adolescents, ou des guerriers, toujoursun rapport avec un animal, qui a un rôle dans l'histoire, et un lien très étroit entre les personnages et la nature.
Malheureusement, le rythme de son énonciation reste aussi le même : lent et progressif, presque délicat, pour donner le temps à son lecteur de faire connaissance avec les personnages et de les apprécier. Seulement, il n'était pas nécessaire d'imposer un rythme si lent pour qu'on les apprécie : Hylas, Pirra, Télamon et le dauphin sont superbes, ils ont été très bien imaginés. Des enfants forts, aux histoires et origines très différentes, qui ont un destin opposés, mais qui finissent par se retrouver, puis se perdre, et se retrouver encore... Un délice que de découvrir leurs relations, toujours coincée entre leur trop jeune âge et les responsabilités qui leurs incombent. J'ai adoré Pirra encore plus qu'Hylas, même si ils sont tous les deux très malins, elle a un courage inattendu compte tenu de son rang et de son histoire. Je ne vous en dit pas plus, à vous de faire connaissance avec eux !
Mais les longs passages où il ne se passait rien m'ont dérangé. Notamment les passages avec le dauphin, qui peuvent être un atout mais aussi un défaut. On voit que Michelle Paver aobservé et étudié les dauphins avant d'écrire son histoire, pour montrer au mieux, avec justesse et vérité comment vivent les dauphins, et comment ils perçoivent le monde, dans leurs rapports avec leur bande, mais aussi les nombreux "clics" qui les aident à se repérer sous l'eau. Mais ces passages sont aussi longs, car ils décrivent les fonds marins et les inquiétudes de l'animal, en apportant une touche de sensibilité à l'oeuvre, sans pour autant faire avancer l'histoire. Alors qu'on attend depuis le début qu'elle avance ! Heureusement, le livre se lit vite car on prend plaisir à voir ce qui arrive à Pirra et Hyla.Mais en voyant la couverture, et le résumé, on s'attend à prendre part à un voyage, ou une fuite, palpitants. Hors, le résumé ne convient pas, accordant trop de suspens à l'histoire, qui n'est que celle de deux enfants de 10 ans face à un destin inattendu, les obligeant à fuir une bande de guerriers sanguinaires. La couverture même si elle est magnifique ne me semble pas appropriée, puisqu'on imagine un jeune garçon avec des pouvoirs fantastiques, alors qu'il n'en est rien. Le titre était également mieux choisi en version originale : Gods & warriors : simplement.
En effet, dans ce récit imaginé à l'âge de bronze par l'auteur, après les références historiques très bien utilisées et les anachronismes habilement évités, c'est le rapport des peuples à la nature qui est très important. Chaque évènement naturel est expliqué par l’existence d'un Dieu, et le récit est donc bourré de remerciements en tous genres envers ces Dieux, une particularité qui peut être lourde, à force, pour un esprit souhaitant fuir ce trait naïf des peuples. Car à part ces remerciements et références aux Dieux, il n'y a pas beaucoup de mythologie, pas de créatures fantastiques, exceptée une peut être.... mais dont l'identité restera dans l'ombre.
En résumé, malgré le ton triste de l'auteur, et toutes les similitudes avec sa première saga, le talent de Michelle Paver pour imaginer un destin fou à des enfants de dix ans, ainsi qu'à un animal les accompagnant m'a permis de m'attacher aux personnages et à leur histoire, même si j'ai été un peu déçue qu'ils n'aient pas de "pouvoirs magiques" et qu'ils doivent simplement survivre... Il m'aura fallu tomber par hasard sur le titre du tome 1 "le feu bleu", pour voir qu'il y aurait des suites, puisque le titre du premier tome n'était pas indiqué dans le livre. C'est presque dommage, car en tant que one-shot, comme je le voyais, ce premier opus était aussi parfait ainsi.
Ma note : 3/5
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Merci pour votre passage ici et à très vite